Le chef de la sécurité de Genève Aéroport soupçonné de corruption
(Keystone-ATS) Le responsable du département de la sûreté de Genève Aéroport a été arrêté mercredi par la Brigade financière. Il est soupçonné d’actes de corruption lors de l’attribution de certains marchés publics par Genève Aéroport à une société genevoise de sécurité.
Révélée par 20 Minutes et la Tribune de Genève, l’information a été confirmée, mercredi après-midi, par le Ministère public genevois. Dans un communiqué, ce dernier précise avoir mené des perquisitions sur différents sites de l’aéroport de Genève dans le cadre d’une procédure ouverte contre deux prévenus pour corruption.
Outre le chef de la sécurité de l’aéroport, la police a également arrêté le responsable de la société genevoise ayant obtenu les marchés publics. La procédure dirigée contre les deux prévenus a été ouverte notamment pour corruption active, corruption passive et gestion déloyale des intérêts publics.
Le Ministère public a également précisé qu’il avait ouvert une autre procédure dirigée cette fois contre inconnu. L’affaire porte sur de possibles dysfonctionnements signalés par la Cour des comptes lors d’une procédure d’adjudication intervenue en 2018 concernant « les services de sûreté de Genève Aéroport ».
Les deux prévenus bénéficient de la présomption d’innocence. Ils étaient auditionnés par la Brigade financière mercredi. Le Ministère public avait été alerté par la police sur de possibles actes de corruption à l’aéroport en février dernier. La procédure a été confiée au premier procureur Yves Bertossa.
Près de 80 millions de francs
En décembre, le quotidien Le Courrier avait consacré un article sur l’entreprise Securitas et une de ses filiales qui avaient remporté deux marchés à l’aéroport alors qu’elles étaient plus chères que la concurrence. Le journal avait aussi dressé le portait du chef de la sécurité de l’aéroport, un ancien haut cadre de Securitas.
Toujours selon l’article du Courrier, les deux marchés qui ont été attribués en février 2018 représentent un montant d’environ 80 millions de francs. L’un des marchés concernait la gestion de l’accueil et des files d’attente, l’autre portait sur le contrôle des bagages.
De son côté, Genève Aéroport a indiqué, dans un communiqué diffusé mercredi, collaborer « pleinement » avec les instances judiciaires. La direction de l’établissement n’a voulu faire aucun commentaire à propos de l’enquête en cours. Elle a également rappelé le principe de la présomption d’innocence dont doivent bénéficier les prévenus.