Des perspectives suisses en 10 langues

Le Ministère public bâlois a ouvert une enquête pour piraterie

Le "Glarus" a été attaqué le 22 septembre dernier dans le Golfe de Guinée. Douze des dix-neuf membres de l'équipage sont depuis retenus en otage. Massoel Shipping, Genève sda-ats

(Keystone-ATS) Le Ministère public de Bâle-Ville a ouvert une enquête contre des pirates africains. Il y a un mois, ces derniers ont enlevé dans le Golfe de Guinée l’équipage du “Glarus”, un navire de haute mer sous pavillon suisse.

“En se basant sur le principe du pavillon et sur les bases légales existantes, le Ministère public de Bâle-Ville a ouvert une procédure préliminaire pour prise d’otages, un procédé courant dans de tels cas”, a expliqué à Keystone-ATS le commissaire de police judiciaire René Gsell, confirmant une information du SonntagsBlick.

On a appris l’enlèvement fin septembre, à la suite de quoi la procédure préliminaire a été ouverte. M. Gsell n’a pas donné d’indications sur l’état de l’enquête en raison de la procédure en cours.

Etant donné que la prise d’otages est un délit qui a eu lieu à bord d’un navire suisse, le principe du pavillon s’applique. Le “Glarus” se trouve sous juridiction helvétique. Cela signifie qu’un délit commis à son bord est considéré comme un délit commis en Suisse. C’est le Ministère public bâlois qui s’est saisi du dossier, car c’est à Bâle que se trouve le port d’attache de tous les navires suisses de haute mer.

Rançon demandée

Sept Philippins, un Croate, un Bosnien, un Slovène, un Ukrainien et un Roumain figurent parmi les otages retenus captifs depuis un mois. Aucun d’entre eux n’est de nationalité suisse. Les pirates exigent une rançon. Selon le SonntagsBlick, qui fait référence à des sources gouvernementales nigérianes, son montant fait l’objet de négociations. Du côté du Nigéria, on s’attend à une libération rapide des otages.

Les membres de l’équipage sont retenus captifs tous ensemble et ils se portent aussi bien que possible au vu des circonstances, a indiqué au SonntagsBlick un porte-parole de Massoel Shipping à Genève, compagnie propriétaire du “Glarus”. Les gouvernements des marins enlevés sont impliqués.

Etant donné qu’aucun citoyen suisse n’est concerné, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n’accorde aucune protection consulaire. Selon le SonntagsBlick, le DFAE ne soutient pas non plus financièrement la compagnie touchée.

Des céréales à bord

Le “Glarus” a été attaqué le 22 septembre à 45 milles nautiques au sud de Bonny Island. Selon la compagnie maritime, le navire transportait des céréales de Lagos vers Port Harcourt.

Les pirates sont montés à bord à l’aide d’échelles et ont coupé les barbelés de protection. Après avoir détruit une grande partie de l’équipement de communication sur le navire, le groupe a enlevé 12 des 19 membres de l’équipage.

Selon le SonntagsBlick, les pirates appartiendraient au Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND). Ce groupe rebelle se bat pour que la population du delta, région riche en matières premières, reçoive une plus grande part des revenus issus du gaz et du pétrole.

Selon l’article, les rebelles auraient déjà enlevé un cargo néerlandais au début de l’année. L’équipage du “Forest Wave” était alors resté trente jours en captivité avant d’être libéré.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision