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Les démocrates-chrétiens ont lancé leur campagne pour les fédérales

La conseillère fédérale Doris Leuthard avec les prétendants connus à sa succession: Heidi Z'graggen, Elisabeth Schneider-Schneiter und Peter Hegglin. KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) Un an, jour pour jour, avant les fédérales, le PDC a lancé à Lucerne sa campagne électorale en récoltant les premières signatures pour son initiative de frein aux coûts de la santé. Les délégués du parti ont en outre ovationné Doris Leuthard à deux mois de son départ.

A la tribune de l’assemblée, la conseillère fédérale du parti a souligné qu’il n’était pas encore question pour elle de dire adieu. Le président du PDC Gerhard Pfister l’a pourtant remerciée d’ores et déjà pour son travail au sein du gouvernement.

L’Argovienne est “une des plus fortes personnalités au Conseil fédéral” dans l’histoire de la Suisse, a-t-il souligné “Oui, Doris, tu as façonné la Suisse”, a dit Gerhard Pfister. Et de rendre hommage à sa faculté de “créer des majorités, là où des blocs immuables se faisaient face”.

Faisant allusion à l’UDC, Gerhard Pfister a conclu: “le PDC n’a peut-être qu’un siège au Conseil fédéral avec toi, mais deux dans les faits, alors que d’autres partis ont deux sièges au Conseil fédéral, mais prétendent parfois n’avoir qu’un demi-conseiller fédéral.”

Doris Leuthard a eu droit à une “standing ovation” des délégués présents. La course à sa succession n’a en revanche pas été évoquée durant l’assemblée. Le PDC a aussi remercié chaleureusement sa secrétaire générale sur le départ, Béatrice Wertli. Elle a cédé le témoin à sa successeure Gianna Luzio.

“Courage” du PDC

Avant que les délégués ne se rendent en ville pour récolter les 1000 premières signatures pour l’initiative du PDC en faveur d’un frein aux coûts de la santé, le président démocrate-chrétien a vanté les mérites de ce texte.

“Le frein à l’endettement a apporté à la Suisse des finances saines ces dernières années. Notre initiative va apporter exactement la même chose à notre système de santé.” Et d’ajouter que le PDC est le seul parti au centre et à droite ayant eu le courage de lancer une initiative populaire pour résoudre ce problème.

L’initiative exige que la Confédération et les cantons prennent des mesures incitatives contraignantes lorsque l’augmentation des coûts moyens annuels par personne assurée dans l’assurance maladie obligatoire est supérieure d’un cinquième à l’évolution des salaires nominaux. Si besoin, ces mesures doivent aussi comprendre des sanctions.

UDC, PLR et PS accusés de blocages

Devant l’assemblée, Gerhard Pfister a souligné que la Suisse devait retrouver le chemin de la mesure et du centre lors des élections fédérales d’octobre 2019. Il s’en est pris aux autres partis gouvernementaux qu’il accuse de bloquer les réformes.

Le Zougois a particulièrement critiqué l’attitude sceptique de l’UDC, d’une partie du PLR et du PS après le compromis obtenu aux Chambres fédérales sur la réforme de la prévoyance vieillesse et la réforme fiscale 17. Ces trois partis “ne savent plus faire de la politique pragmatique. Ils s’accommodent des dégâts que subiront l’AVS et l’économie suisse” en cas de refus de la réforme par le peuple suisse.

“Le PDC est le seul parti uni et attaché au projet fiscal 17.” Ceux qui le combattent mettent en danger la prospérité en Suisse, a accusé Gerhard Pfister.

Une Doris Leuthard engagée

Dans son dernier discours de ministre devant les délégués démocrates-chrétiens, Doris Leuthard est venue défendre le “non” à l’initiative dite d’autodétermination de l’UDC, soumise au peuple le 25 novembre prochain. Ce texte fait croire qu’il défend la démocratie directe, mais il affaiblit en réalité la Suisse et porte atteinte à ses valeurs, a-t-elle dénoncé. Il porte atteinte à la réputation d’Etat de droit fiable de la Suisse.

La conseillère fédérale a souligné l’importance du rôle de la Cour européenne des droits de l’homme pour la Suisse ainsi que celle des nombreux traités internationaux que la Suisse devrait résilier en cas de “oui” à l’initiative. “Nous ne sommes pas une grande puissance. Nous avons besoin d’accords internationaux. Ceux-ci protègent les petits contre la loi du plus fort.”

Une renégociation de ces traités constituerait un “monstre bureaucratique” et entraînerait une incertitude fatale à l’égard de la Suisse. Dans une situation juridique peu claire, les entreprises risqueraient de se détourner de notre pays, a déploré Doris Leuthard.

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