Les Genevois d’accord d’indemniser les travailleurs précaires
(Keystone-ATS) Les travailleurs précarisés par la pandémie de Covid-19 seront indemnisés pour leur perte de revenus du printemps. Les Genevois ont accepté dimanche par 68,82% de « oui » la loi ad hoc, attaquée par voie référendaire par l’UDC et le MCG.
Les files interminables de personnes attendant une aide alimentaire aux Vernets lors de la première vague du nouveau coronavirus ont mis en lumière la précarité dans laquelle était plongée une partie de la population pendant la crise sanitaire. Ces images avaient choqué en Suisse et au-delà. Le Conseil d’Etat genevois a voulu agir afin d’éviter que ces personnes ne s’endettent ou ne perdent leur logement.
La loi prévoit une indemnisation unique de 80% de la perte de revenu, mais de maximum 4000 francs par mois, pour la période du 17 mars au 16 mai 2020, soit une somme totale de 15 millions de francs pour ces deux mois. L’aide est destinée à ceux qui n’ont reçu aucune autre indemnité, tels que les intermittents du spectacle, les travailleurs sur appel ou encore les employés domestiques.
Pour une 2e indemnisation
Les référendaires, et le PLR avec eux, estimaient que ce texte allait soutenir les travailleurs illégaux et donc le travail au noir. Ils contestaient aussi la disposition permettant de prendre en considération une déclaration signée « plausible » d’un bénéficiaire qui n’aurait pas de documents pour attester son revenu mensuel déterminant.
Dimanche, le comité unitaire « Des droits pour les travailleurs∙euses précarisé∙e∙s », qui réunit partis de gauche, syndicats et associations, s’est réjoui du fait que la population a rejeté le « référendum de la honte ». Il appelle les partis au Grand Conseil à traiter en urgence le projet de loi qui porte sur une indemnisation pour perte de revenu lors de la seconde vague de la pandémie.
La loi était aussi soutenue par le PDC. Le taux de participation à ce scrutin s’est élevé à 52,71%.
« Projet ringard »
Les citoyens de la ville de Genève ont refusé dimanche par 63,61% de « non » la construction d’un parking souterrain, dénommé Clé-de-Rive, par des privés. Le taux de participation s’est élevé à 45,9%. Le compromis, trouvé lors de la précédente législature, liait la création de 498 places automobiles en sous-sol au réaménagement des espaces publics en surface.
Un référendum avait été lancé par la gauche et des associations environnementales et d’habitants contre les crédits municipaux de 34 millions de francs. Dimanche, les référendaires ont salué ce vote qui constitue « un message clair pour une autre mobilité ». Lors de la campagne, ils avaient fustigé un projet « ringard » qui allait attirer des voitures et sacrifier 69 arbres majeurs, un sujet sensible à Genève.
« Volonté partagée »
Les partisans du projet, qui mettaient en avant la création de zones piétonnes, regrettent ce résultat. « Genève est passé à côté d’une opportunité qui ne se représentera plus avant de nombreuses années », écrit le Comité politique élargi en faveur du OUI. Quant aux promoteurs, ils espèrent « que d’autres alternatives soient soumises un jour aux Genevois. »
« Les nombreux débats qui ont fait vivre la campagne ont tous illustré la volonté partagée d’aménager une véritable zone piétonne en ville », a réagi le nouveau Conseil administratif, qui soutenait le projet du bout des lèvres. Une initiative de la gauche, qui a abouti, demande de piétonniser et végétaliser le centre-ville. Elle n’a pas encore été traitée par le Conseil municipal.