Pascal Broulis brigue l’investiture du PLR vaudois pour les Etats
(Keystone-ATS) Sa retraite politique aura été de courte durée: l’ancien conseiller d’Etat vaudois Pascal Broulis vise le Conseil des Etats aux Fédérales de 2023. Il brigue l’investiture du PLR au côté de Jacqueline de Quattro, pour garder le siège d’Olivier Français.
Le PLR Vaud a officiellement annoncé mardi matin les candidatures dans un communiqué. Seuls l’ancien grand argentier du canton de Vaud, 57 ans, et l’actuelle conseillère nationale, 62 ans, sont en lice. « C’est ainsi un ticket de deux personnalités expérimentées et reconnues pour leurs compétences qui sera soumis au congrès du 8 décembre à Savigny », indique le parti.
« L’envie, l’enthousiasme et la détermination sont toujours là. La Chambre des cantons m’intéresse et je la connais bien, notamment grâce à mon ex-fonction de président de la Conférence des gouvernements cantonaux », a expliqué à Keystone-ATS Pascal Broulis, « fédéraliste convaincu ». « Je ferai campagne sous le slogan ‘Investir pour le futur' », dit-il.
« Ouverture au monde, cohésion intérieure, finances publiques, énergie, climat, transports, 2e pilier, égalité femme-homme »: ses priorités ne manquent pas pour la future législature 2023-2027. M. Broulis précise aussi qu’il fera du chantier ferroviaire de la gare de Lausanne « la priorité des priorités ».
Courte pause politique
Sa pause politique aura ainsi été de courte durée. Il a quitté la Château de la capitale vaudoise en juillet dernier, annonçant à l’été 2021 qu’il ne rempilerait pas pour un cinquième mandat de ministre. Il avait été élu au Conseil d’Etat en 2002, assurant la présidence du gouvernement entre 2007 et 2012.
Le politicien de Sainte-Croix, d’origine grecque et banquier de formation, a d’abord été conseiller communal de 1985 à 1990. Il a ensuite accédé au Grand Conseil en 1990 à l’âge de 25 ans, où il siègera durant trois législatures jusqu’en 2002.
En 2009, Pascal Broulis est candidat à la succession de Pascal Couchepin au Conseil fédéral, mais ne figurera finalement pas sur le ticket PLR. A chaque élection cantonale en revanche, le centriste à fibre sociale caracole. En 2017, il est même le premier à dépasser les 100’000 suffrages.
Avec son « camarade de gouvernement » Pierre-Yves Maillard, le PLR a formé un tandem de choc, surnommé « Brouillard-Malice ». Les deux artisans du « compromis dynamique » ont toujours veillé, avec succès, à ce qu’économie et social fassent bon ménage dans les projets du Conseil d’Etat. On pourrait retrouver ce duo à Berne aux Etats.
Aussi candidate au Conseil fédéral
Issue de l’ancien parti radical, Mme de Quatro siège à Berne dans la Chambre du peuple depuis décembre 2019. Elle est membre de la commission de la politique de sécurité. Juriste de formation, elle a parallèlement repris son activité d’avocate.
Au château St-Maire de Lausanne, Jacqueline de Quattro a effectué trois législatures au gouvernement cantonal. La ministre a d’abord dirigé le Département de la sécurité et de l’environnement de 2007 à 2013. En 2014, à la suite d’un remaniement, elle se retrouve à la tête du Département du territoire et de l’environnement jusqu’en 2019.
En 2017, elle s’était présentée comme candidate à la candidature pour succéder à Didier Burkhalter au Conseil fédéral, cédant finalement sa place à Isabelle Moret. Durant l’été 2021, elle avait renoncé à être candidate à la présidence nationale du PLR.
Cette native de Zurich, à la double nationalité suisse et italienne, ne s’est jamais arrêtée sur la case Grand Conseil, passant directement de municipale de la Tour-de-Peilz au Conseil d’Etat. Elle a aussi été présidente des Femmes radicales suisses de 2008 à 2010.
Ticket Maillard-Mahaim à gauche
Les candidatures étaient ouvertes jusqu’à vendredi dernier au PLR Vaud, après l’annonce du départ d’Olivier Français, qui ne se représente pas pour un troisième mandat. Jacqueline de Quattro s’était déjà publiquement déclarée le même jour dans les médias.
Lors du congrès, la direction du parti proposera de choisir entre les deux candidatures pour n’en désigner qu’une seule. « Les discussions sont en cours avec l’Alliance vaudoise et nous aurons probablement un ticket commun avec l’UDC », a dit à Keystone-ATS Marc-Olivier Buffat, président du parti cantonal.
A gauche, la situation est déjà connue. Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), ancien conseiller d’Etat et actuel conseiller national, sera le candidat de poids des socialistes. Il figurera sur un ticket commun avec le conseiller national Raphaël Mahaim, qui a été désigné par les Verts.