Sentiment de sécurité très élevé à Neuchâtel
(Keystone-ATS) Le sentiment de sécurité est élevé dans le canton de Neuchâtel. La population neuchâteloise, confiante dans sa police, est toutefois de plus en plus inquiète par rapport à la cybercriminalité, selon une étude de l’Université de Lausanne.
« Neuf personnes sur dix se disent satisfaites de la sécurité dans le canton de Neuchâtel », a déclaré lundi Alain Ribaux, conseiller d’Etat. « On a la chance de vivre dans un canton qui a vécu deux années – soit 2018 et 2019 – sans meurtre », a ajouté le chef de la Justice, de la sécurité et de la culture.
Le sondage, effectué par l’Ecole des sciences criminelles de l’Université de Lausanne, a été envoyé à 12’000 résidents du canton de Neuchâtel. Un échantillon représentatif de 2167 personnes y a répondu en ligne.
« C’est une initiative neuchâteloise. Avec la création de la police unique dans le canton, on a voulu savoir si cette consolidation correspond aux attentes de la population », a expliqué Alain Ribaux. L’enquête a coûté environ 40’000 francs.
« On voulait avoir un autre éclairage de la perception du sentiment de sécurité de la population qui n’est pas forcément lié à l’analyse criminelle », a ajouté Pascal Lüthi, commandant de la police neuchâteloise.
Conduite dangereuse
Dans l’espace physique, l’étude montre que la conduite dangereuse des véhicules est la situation anxiogène la plus souvent mentionnée par les Neuchâtelois. Elle inquiète 24% des répondants, suivie par le vol de vélos (22%) et le cambriolage de domicile (18%).
Selon le genre et l’âge, les situations sont craintes de façon différente. Les jeunes de 16 à 24 ans sont 11% à craindre les agressions à caractère sexuel, contre 5% en moyenne.
Les espaces sont aussi plus anxiogènes la nuit. Dans le détail, 43% des Neuchâteloises – mais 30% des hommes – disent ne pas se sentir en sécurité dans les gares la nuit.
Pour répondre à ses attentes, la police va marquer une présence visible dans les gares et plus particulièrement à La Chaux-de-Fonds où l’insécurité était la plus forte. Elle va aussi accroître les actions préventives et répressives dans les villages des Montagnes neuchâteloises où la conduite dangereuse a été mise en exergue et améliorer son accueil global (physique, numérique et téléphonique).
L’enquête a dévoilé que se faire voler sur internet, soit par l’usage d’une carte bancaire, soit par une escroquerie en ligne, inquiète 50% des répondants. Si la confiance envers la police neuchâteloise est très élevée, les sceptiques (22%) restent assez nombreux quand il s’agit de résoudre les problèmes de criminalité sur internet.
Internet: sentiment d’insécurité
« Les attentes envers la police dans ce domaine sont peut-être surfaites », a relevé Pascal Lüthi. « La police ne va pas rendre internet plus sûr », a ajouté Sami Hafsi, chef de la police judiciaire.
Le nombre de victimes d’atteintes aux biens par internet est similaire à celui concernant les infractions contre le patrimoine dans l’espace physique. « Par contre, le nombre de personnes qui se sentent en insécurité est 10x plus grand que le nombre de victimes réelles. On observe un facteur deux dans le monde physique », a ajouté Sami Hafsi.
La police n’a pas attendu ce sondage pour lutter contre la cybercriminalité. Tous les policiers de Suisse ont reçu une formation de base. « Il est important d’augmenter le niveau de tous et de ne pas avoir uniquement des spécialistes, car chaque policier va être confronté à la cybercriminalité », a expliqué le chef de la police judiciaire.
D’autres moyens ont été mis en place entre les cantons ou au niveau suisse, dont notamment une plate-forme d’information. Celle-ci a recensé 2800 cas, dont 150 qui touchent Neuchâtel totalement ou partiellement. Les délits concernent essentiellement des fausses annonces en ligne.