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Succès pour les bénévoles de l’association OPPAL éloignant le loup

Les bénévoles de l'organisation pour la protection des alpages (OPPAL) aident éleveurs et bergers, la nuit venue, pour protéger par exemple les moutons en estive contre les attaques du loup (archives). Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) L’organisation pour la protection des alpages (OPPAL) tire un bilan très positif de sa deuxième année de surveillance, étendue au Jura vaudois en 2022 en plus du Valais. Près de 330 bénévoles ont apporté une aide aux éleveurs et bergers exposés aux attaques de loups.

« Au total, cela représente à ce jour environ 10’000 heures de surveillance de troupeaux, essentiellement de nuit, pour plus de 400 missions en binôme sur le terrain dans les deux cantons », indique à Keystone-ATS Jérémie Moulin, directeur d’OPPAL, association fondée en octobre 2020. Il précise que les actions de terrain, débutées le 1er juin, se termineront officiellement dans trois semaines.

« Si une trentaine d’observations du loup, d’un à quatre individus, a été enregistrée durant ces missions cette année, aucune perte d’animaux de rente n’a eu lieu jusqu’ici ». C’était déjà le cas l’an dernier en Valais, avec environ 270 missions menées par plus de 180 bénévoles et une vingtaine d’observations du loup.

Fort de ce résultat et de l’engouement des volontaires, OPPAL avait décidé, dans un projet-pilote, d’étendre son éco-bénévolat au canton de Vaud et particulièrement au Jura vaudois, dans un secteur allant du Mont-Tendre jusqu’au Noirmont. Dix alpages ont déjà pu y être soutenus.

« Plusieurs attaques déjouées »

Et donc en deux saisons estivales, sur l’ensemble des alpages surveillés dans les deux cantons, aucune perte de moutons ou de jeunes bovins n’est à signaler durant les missions, se félicite M. Moulin. Preuve de l’extrême efficacité de la présence des bénévoles d’OPPAL, oeuvrant en moyenne chacun 2,5 nuits.

« Plusieurs tentatives d’attaque ont été déjouées », souligne-t-il. « Dans la plupart des cas, de gros spots lumineux et l’effarouchement sonore, des cris humains le plus souvent, suffisent à faire fuir le ou les loups », explique ce biologiste formé à l’Université de Lausanne. La corne de brume n’est que rarement nécessaire.

Les demandes de bénévolat affluent

Autre point positif: l’afflux de demandes de bénévolat auprès d’OPPAL, soit près de 550 à ce jour et actuellement 325 volontaires formés ayant donc travaillé cette année sur le terrain. « Nous avons presque doublé le nombre de veilleurs bénévoles en une année », se réjouit le directeur de l’association prônant « l’amélioration de la coexistence entre les activités humaines et les grands carnivores ».

« Le bilan est très positif. Notre communauté est très engagée et nous sommes contents de l’excellente collaboration avec les exploitants que nous aidons. Nous bénéficions aussi d’une grande bienveillance de la part de la population », affirme M. Moulin.

« Nous nous sommes professionnalisés, nous disposons d’un matériel de plus en plus performant. Bref, nous sommes sur la bonne voie, le projet grandit bien », ajoute-t-il.

OPPAL compte élargir tant les équipes que les zones à surveiller, et notamment dans d’autres cantons à terme. L’organisation souhaiterait également systématiser l’engagement de civilistes.

Toujours pas d’aide publique

Pour participer à cet éco-bénévolat, qui s’inspire d’un programme français, les intéressés doivent suivre une journée de formation durant laquelle bergers, éleveurs et spécialistes des loups interviennent afin de les préparer au mieux à leur mission. Les dangers liés à la montagne sont également abordés.

S’agissant des ressources, l’association est soutenue par des fonds privés, les trois quarts par le WWF et la fondation pour la nature MAVA, le reste par d’autres fondations ou entreprises. Le budget a clairement augmenté par rapport à 2021, se situant autour des 350’000 francs pour 2022, selon le directeur.

« Nous sommes à la recherche de nouveaux partenaires et sommes aussi en discussion avec les autorités publiques des cantons de Vaud et du Valais ainsi qu’avec l’Office fédéral de l’environnement », indique M. Moulin. Sans succès jusqu’ici. « Dommage que l’Etat ne perçoive pas encore l’intérêt de s’investir et de collaborer de manière active dans un tel projet », regrette-t-il. Les négociations restent, cela dit, ouvertes.

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