TRAPPIST-1e est l’exoplanète la plus semblable à la Terre
(Keystone-ATS) Une équipe internationale dirigée par l’Université de Berne a calculé la masse des sept planètes orbitant autour de l’étoile TRAPPIST-1. L’une d’elles, TRAPPIST-1e est la plus similaire à la Terre connue à ce jour.
Il n’est pas exclu que de l’eau sous forme liquide se trouve à sa surface, a indiqué lundi l’alma mater bernoise dans un communiqué. Au moins cinq de ces planètes ont une enveloppe sous forme d’atmosphère, d’océans ou de glace, selon ces travaux publiés dans la revue Astronomy und Astrophysics.
Leur proportion d’eau va jusqu’à 5%, alors que celle de la Terre n’est que de 0,02%, a calculé l’équipe de Simon Grimm, du Center for Space and Habitability (CSH) de l’Université de Berne et du Pôle national de recherche PlanetS. La marge d’erreur de ces estimations ne dépasse pas 10%, une première dans ce domaine.
Les scientifiques ont déterminé 35 paramètres et développé un nouvel algorithme pour estimer la masse de ces planètes par la méthode des transits, utilisée jusqu’ici pour en calculer la taille.
Eau et glace
Résultats: les plus proches de l’étoile, TRAPPIST-1b et c, ont probablement une atmosphère dense, tandis que TRAPPIST-1e est vraisemblablement une planète rocheuse avec une atmosphère fine, potentiellement similaire à celle de la Terre. C’est celle qui se rapproche le plus de notre planète en termes de taille, densité et rayonnement provenant de son étoile.
TRAPPIST-1d, avec seulement 30% de la masse de la Terre, est la plus légère des sept. Elle est probablement entourée de substances volatiles comme l’eau, mais on ignore s’il s’agit d’une atmosphère étendue, d’un océan ou d’une couche de glace.
Les trois planètes les plus éloignées, TRAPPIST-1f, g et h, sont quant à elles vraisemblablement recouvertes de glace du fait de la distance les séparant de leur étoile.
Une autre étude publiée presque simultanément dans Nature Astronomy montre en outre qu’aucune de ces sept planètes ne présente une atmosphère riche en hydrogène.
Petites étoiles
TRAPPIST est un programme d’observation lancé par Michaël Gillon, chercheur à l’Institut STAR de l’Université de Liège (B), et Didier Queloz, de l’Observatoire de l’Université de Genève. Il s’intéresse aux très petites étoiles, peu étudiées jusqu’ici.
L’annonce en février 2017 de la découverte de ces planètes telluriques avait fait les gros titres. Sur les sept, six sont comparables en taille à la Terre, et trois en température. Elles sont alignées comme un collier autour de leur étoile, une « naine ultra-froide ».
TRAPPIST1 présente l’avantage, aux yeux des astrophysiciens, d’être relativement petite, de la grosseur de Jupiter. Grâce au contraste de taille favorable entre les planètes détectées et leur étoile, les scientifiques pourront étudier la composition de leur atmosphère.
Patience jusqu’en 2019
Avant de s’atteler à cette tâche, ils devront toutefois attendre la mise en service du nouveau télescope spatial à infrarouge James Webb, dont le lancement de Kourou, en Guyane française, est prévu au printemps 2019. Il s’agira du plus puissant observatoire jamais déployé dans l’espace.
Les recherches se concentreront alors autour de la présence d’eau, voire d’autres molécules, sur les planètes en question, pour déterminer si elles sont habitables. Il s’agira ensuite d’y traquer la vie.
Ce sera la première fois que de véritables données atmosphériques de planètes telluriques seront récoltées et que les biochimistes seront à même de comparer leurs modèles à des mesures effectives. Relativement proche à l’échelle de l’Univers, Trappist-1 se trouve à 40 années-lumière de la Terre (370’000 milliards de kilomètres).