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Varsovie inaugure sa grande église attendue depuis deux siècles

La maquette du Temple de la Providence Divine à Varsovie. L'église a une acoustique très étudiée et pourra accueillir des concerts. Sa forme extérieure fait toutefois l'objet de débats en Pologne. Wikipedia sda-ats

(Keystone-ATS) Les plus hautes autorités religieuses et politiques de la Pologne ont inauguré vendredi l’immense Temple de la Providence Divine, la plus haute église de Varsovie. La capitale attendait cet édifice depuis 225 ans.

Une messe solennelle, célébrée en présence du président Andrzej Duda et de la Première ministre Beata Szydlo, a été la première d’une série de cérémonies patriotiques du 98e anniversaire de l’indépendance retrouvée en 1918, dont des marches organisées à Varsovie tant par les nationalistes d’extrême droite que par l’opposition de gauche.

La très catholique Pologne a voulu remercier Dieu pour sa Constitution du 3 mai 1791, un texte réformateur majeur. Le parlement a voté la construction d’une basilique et la première pierre a été posée en 1792. Mais l’armée russe a franchi les frontières quinze jours plus tard et bientôt la Pologne libre n’était plus qu’un souvenir.

Elle a retrouvé son indépendance le 11 novembre 1918 et y a vu une nouvelle raison pour relancer la construction de l’édifice. Mais l’attaque des troupes d’Adolf Hitler en 1939 l’en a empêché à nouveau.

Usage « responsable » de la liberté

Après 1945, les autorités communistes ont bloqué le projet. Il a fallu attendre la chute du mur de Berlin pour que le primat de Pologne de l’époque, le cardinal Jozef Glemp, la relance, ajoutant une nouvelle raison de reconnaissance à Dieu: la liberté retrouvée.

Vendredi, l’archevêque Stanislaw Gadecki, président de l’épiscopat polonais, a cité le pape Jean Paul II pour appeler à un usage « responsable » de cette liberté. Il a mis en garde contre le risque de la voir dégénérer « en violence du plus fort » ou en « arrogance du pouvoir ».

Les travaux, financés par des dons de quelque 100’000 personnes – sauf pour le Musée Jean Paul II logé au niveau supérieur, subventionné par l’Etat – ont démarré en 2003 et coûté jusqu’à présent 50 millions d’euros. Sept autres millions seront nécessaires pour les terminer, car d’importants éléments manquent encore, dont les peintures et les vitraux.

Un presse-citron géant

La nef principale a une acoustique très étudiée et pourra accueillir des concerts. Le système d’éclairage permet de changer la couleur des lumières en fonction des différentes périodes de l’année liturgique. Vendredi, elles étaient blanches et rouges, couleurs nationales.

La forme extérieure de la construction, une rotonde avec sa haute coupole, a fait l’objet de débats en Pologne. Des critiques ont comparé l’édifice à un presse-citron géant.

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