Trump « ne reproche pas » à Pékin son excédent commercial
(Keystone-ATS) Donald Trump a assuré jeudi à Pékin qu’il ne reprochait pas à la Chine son excédent commercial massif avec les Etats-Unis. Dans la foulée, les présidents américain et chinois ont dévoilé une série d’accords commerciaux pour un montant colossal.
« Je ne le reproche pas à la Chine. Après tout, qui peut reprocher à un pays de profiter d’un autre pays pour le bien de ses citoyens? », a déclaré le président des Etats-Unis, lors d’un sommet avec le président chinois Xi Jinping: « Je le reproche en revanche aux précédentes administrations, qui ont permis à ce déficit commercial incontrôlable de se former et de grossir ».
Donald Trump a évoqué un déficit « choquant » qui atteint plusieurs centaines de milliards de dollars par an.
« Nous devons y remédier, parce que cela ne peut pas marcher pour nos grandes entreprises américaines et nos grands travailleurs américains. Ce n’est tout simplement pas tenable », a-t-il martelé, au deuxième jour de sa première visite en Chine.
« J’appelle la Chine et votre grand président à y travailler je l’espère d’arrache-pied », a-t-il poursuivi Donald Trump. « Je suis sûr d’une chose à propos de votre président: s’il travaille dur à quelque chose, cela se produira, ça ne fait aucun doute », a-t-il assuré.
Salve d’accords
Jeudi, à la grande satisfaction du président américain soucieux d’un rééquilibrage des échanges entre les deux puissances, les deux homologues ont dévoilé une série d’accords commerciaux pour un montant total de 253,4 milliards de dollars. Ce montant inclut des accords dévoilés la veille pour un montant de près de neuf milliards de dollars.
Cette salve d’accords concernent des secteurs aussi variés que l’énergie, l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire ou l’électronique. Certains sont certes des protocoles d’accord non contraignants, mais les montants évoqués sont vertigineux. DowDuPont, Caterpillar, General Electric, Honeywell ou Qualcomm figurent notamment parmi les bénéficiaires.
Les accords les plus spectaculaires dévoilés jeudi l’ont été dans le domaine de l’énergie. Trois organismes étatiques chinois, dont le fonds souverain CIC, ont conclu un accord pour exploiter des gisements de gaz naturel liquéfié (GNL) en Alaska, avec jusqu’à 43 milliards de dollars d’investissements prévus.
Selon les services du gouverneur de l’Etat américain, cet accord devrait créer « jusqu’à 12’000 emplois américains » et réduire le déficit commercial américain avec la Chine de « 10 milliards de dollars par an ».
Appel à la Russie
Concernant le dossier nord-coréen, le président américain a souligné la nécessité d' »agir vite ». « J’appelle la Chine à s’impliquer pleinement », a-t-il déclaré au côté du dirigeant chinois. Et d’exhorter également la Russie à faire pression sur le régime de Kim Jong-Un.
La Chine, qui assure la quasi-totalité du commerce de la Corée du Nord, est en position cruciale pour faire pression sur le régime de Kim Jong-Un, qui a procédé début septembre à un nouvel essai nucléaire.
Tapis rouge
Jeudi matin, le milliardaire américain portant sa célèbre cravate rouge a eu droit, accompagné de sa femme Melania, à une cérémonie en grande pompe, place Tiananmen au coeur de Pékin. Impressionnant enchevêtrement de tapis rouges, accueil par une foule d’enfants aux mines réjouies, passage en revue des troupes: rien n’a été oublié.
« L’approche chinoise consiste à mettre l’accent sur le décorum plutôt que le fond », souligne Bonnie Glaser, du Center for Strategic and International Studies, basé à Washington. « Avec le président Trump, ils espèrent que cela l’impressionnera et qu’il sera mieux disposé vis-à-vis de la Chine ».
Mercredi, le couple a eu droit à une visite privée de la Cité interdite. « MERCI pour cet après-midi et cette soirée inoubliables », a tweeté dans la foulée le président septuagénaire, dans un pays où Twitter est banni mais où les visiteurs étrangers peuvent cependant y avoir accès.