Des perspectives suisses en 10 langues

Un gilet jaune condamné à une lourde peine de prison pour violences

La justice française a prononcé près de 1800 condamnations depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" mi-novembre (archives). KEYSTONE/EPA/ETIENNE LAURANT sda-ats

(Keystone-ATS) La justice française a condamné un « gilet jaune » à trois ans et trois mois de prison ferme, notamment pour des violences envers des policiers lors de manifestations en janvier, a-t-on appris jeudi auprès de son avocate. La femme de loi a dénoncé une « peine lourde ».

« Le contexte social et la politique de répression au niveau national ne servent pas les dossiers des ‘gilets jaunes’ d’une manière générale », a affirmé l’avocate Floriane Gabriel. Cet homme de 43 ans, sans emploi et déjà condamné à de nombreuses reprises, était poursuivi notamment pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

Les violences reprochées, dont des tirs de billes avec un lance-pierre, ont eu lieu notamment lors des manifestations des 5 et 12 janvier à Caen.

« Calmer les forces de l’ordre »

Depuis mi-novembre, les « gilets jaunes », issus notamment des classes moyennes et défavorisées, manifestent tous les samedis à travers le pays pour dénoncer la politique fiscale et sociale du gouvernement français. Certains réclament aussi la démission du président Emmanuel Macron.

Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Caen, l’homme a indiqué « qu’il ne tirait pas sur des forces de l’ordre non protégées, on était dans un affrontement ‘première ligne contre première ligne’ et qu’il tirait sur des personnes casquées », a expliqué Me Gabriel.

Alors qu’il y avait beaucoup de gaz lacrymogène, il dit avoir tiré « pour calmer les forces de l’ordre et évacuer des blessés dans l’attente de l’arrivée des secours », a-t-elle ajouté.

Des centaines de blessés

La justice française a prononcé près de 1800 condamnations depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » mi-novembre, a précisé à la mi-février le Premier ministre Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale.

Onze personnes sont mortes en France, la plupart dans des accidents en marge de points de blocage installés par les protestataires. Près de 2000 manifestants et plus de 1300 membres des forces de l’ordre ont été blessés – certains gravement – lors de manifestations.

Plus de 200 signalements faisant état de violences policières ont par ailleurs été déposés sur la plateforme de l’IGPN. Les blessés les plus graves pointent du doigt les forces de l’ordre et les armes controversées utilisées pour le maintien de l’ordre: lanceur de balles de défense (LBD), grenades GLI-F4 et grenades à main de désencerclement (GMD).

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision