Un homme d’affaires suisse reçu en chef d’Etat à l’île Maurice
Après sept mois d´absence, le Genevois Eric Stauffer est retourné à l´île Maurice où il a été reçu par le Premier ministre. En portant plainte pour calomnie et diffamation contre l´ancien Premier ministre, il est devenu une star dans l´océan Indien.
L’affaire aurait pu rester strictement mauricienne. Le 1er mai 2000, Navim Ramgoolam, alors Premier ministre, accuse Eric Stauffer de multiples délits: faux dans les titres, lésions corporelles, harcèlement sexuel. L’homme politique affirme se baser sur un rapport d’Interpol. Or, il s’agit d’un faux grossier.
Le 7 juillet, l’homme d’affaires suisse de 35 ans décide de déposer une plainte à Genève pour « calomnie et diffamation » contre le Premier ministre, le ministre de l’Industrie et du Commerce Xavier Luc Duval et contre la télévision publique mauricienne. Motif: les accusations mensongères ont été diffusées dans le monde entier, y compris en Suisse, sur les sites Internet des médias mauriciens.
Bernard Bertossa, procureur général de Genève, donne suite à la plainte et ouvre une information judiciaire. Eric Stauffer sera entendu le 30 octobre par Marc Tappolet, le juge d’instruction en charge du dossier. Il est possible que ce dernier se rende à l’île Maurice en novembre pour entendre Navim Ramgoolam, aujourd’hui chef de l’opposition, et Xavier Luc Duval, redevenu simple député.
« J’ai reçu un accueil extraordinaire. Le nouveau gouvernement avait mis à ma disposition voiture avec chauffeur, gardes du corps. Bref, j’ai été traité comme un chef d’Etat étranger », commente Eric Stauffer, qui revient d’une visite éclair dans l’océan Indien, en compagnie de sa fiancée mauricienne Roshni Boodhoo.
L’homme d’affaires suisse, qui se présente comme un « ambassadeur de l’industrie mauricienne à l’étranger » souhaite emmener dans l’île des investisseurs afin de créer des centres de loisirs. Si les touristes fortunés peuvent se divertir dans les nombreux palaces, en revanche, rien n’existe pour l’homme de la rue. Autre projet d’Eric Stauffer, une usine d’incinération des déchets, car Maurice se contente encore d’enterrer les ordures.
Ian Hamel
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