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Un labyrinthe pour se plonger dans les méandres de l’adolescence

"Ado-Les-Sens", une exposition conçue comme un labyrinthe et consacrée à l'adolescence et au risque suicidaire a pris place au bas du Parc La Grange à Genève. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Une exposition interactive consacrée à l’adolescence et au risque suicidaire est à découvrir jusqu’au 13 juin dans Le Parc La Grange à Genève. Conçue comme un labyrinthe, l’exposition Ado-Les-Sens permet de s’interroger et de s’informer sur cette période compliquée.

La crise sanitaire a eu un impact exacerbé sur les personnes les plus fragiles et en particulier les adolescents, a relevé jeudi devant la presse Bernard Sabrier, président de la Fondation Children Action, à l’origine de cette exposition. Le labyrinthe symbolise l’impasse mais aussi la possibilité de s’en sortir en suivant le fil d’Ariane, a-t-il expliqué.

« Souvent le labyrinthe est intérieur, propre à chacun », a relevé le professeur François Ansermet, membre du conseil de la Fondation. Il faut aider les jeunes à s’inscrire dans la vie, a-t-il ajouté. La sortie du labyrinthe passe aussi par la créativité, selon le professeur. Cette exposition utilise précisément l’art comme vecteur de prévention et de communication.

Miroirs déformants

Installée au bas du Parc La Grange, cette structure de 300 m2 aux couleurs vives se voit de loin. Gratuite et ouverte à tous, ce parcours à ciel ouvert a été mis sur pied avec la collaboration des étudiants du Centre de formation professionnelle des arts. Des jeunes qui sont passés par l’unité de crise des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) MALATAVIE ont aussi amené leurs témoignages.

Le labyrinthe permet d’explorer de nombreux thèmes, dont les ruptures à l’adolescence avec une soixantaine d’affiches et de vidéos. Un test interactif interroge la pratique de chacun par rapport aux comportements à risques. Il est aussi question de genre et de sexualité et d’image de soi avec des miroirs déformants et brisés.

L’amour, la passion et les émotions surgissent avec violence dans les dédales du labyrinthe. Le visiteur peut se perdre au gré de ses interrogations. Au final, il trouve la sortie, parfois ébranlé par ce voyage émotionnel. Des informations sur les structures de soutien figurent en bonne place.

Nouvelle structure en 2023

Créée en 1996, l’unité de crise MALATAVIE s’adresse aux jeunes de 13 à 25 ans qui ont des idées suicidaires ou ressentent un mal-être profond. En 2019, cette unité a pris en charge 24 jeunes ayant fait une tentative de suicide et 38 en 2020. Cette augmentation se confirme en 2021 avec 18 adolescents pris en charge entre janvier et mai en 2021.

Une ligne téléphonique (022 372 42 42) ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 répond aux jeunes en détresse. Le nombre d’appels a explosé depuis le début de la pandémie. En 2019, 881 avaient fait appel à cette ligne, 1332 en 2020 et déjà 1056 en 2021. Les effets de la pandémie, qui engendre une perte de repères et renforce l’isolement, sont flagrants.

Cette prise en charge des jeunes va se renforcer avec l’ouverture en 2023 d’une Maison de l’enfant et de l’adolescent dédiée aux patients de 0 à 25 ans. Elle offrira une chaîne de soins complète en un seul lieu. Elle accueillera aussi des activités culturelles et sportives accessibles à toutes et tous. Les coûts de ce projet s’élèvent à 82 millions de francs.

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