Un porte-avions chinois traverse le détroit de Taïwan
(Keystone-ATS) Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué que trois navires chinois, dont le porte-avions Shandong, avaient traversé samedi le détroit de Taïwan, qui s’est mué en poudrière géopolitique ces dernières années.
« Une flottille de l’APL (Armée populaire de libération) de trois navires, menée par le porte-avions Shandong, a traversé le détroit de Taïwan vers midi aujourd’hui », a déclaré le ministère de l’île dans un communiqué.
Les navires se sont dirigés « à l’ouest de la ligne médiane en direction du nord », a-t-il ajouté, en référence à cette frontière invisible tracée unilatéralement par les Etats-Unis durant la Guerre froide, que Pékin refuse de reconnaître.
Si la présence de navires de guerre chinois dans le détroit de Taïwan est constamment surveillée et fait l’objet d’annonces presque quotidiennes par Taipei, celle du porte-avions Shandong est inhabituelle.
Les forces armées taïwanaises « ont surveillé la situation et chargé des avions (de patrouille aérienne civile), des navires de la marine et des systèmes de missiles terrestres de répondre à ces activités », a précisé le ministère de l’île.
Samedi, 33 avions de guerre et 10 navires ont été « détectés à 06h00 », selon le ministère de la Défense de l’île. La veille, 11 navires se trouvaient à proximité des eaux taïwanaises.
Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère Taïwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire.
Démonstration de force
Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de 10 ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l’île.
Cette dernière démonstration de force de Pékin intervient un peu plus d’un mois après la fin de ses grandes manoeuvres militaires chinoises autour de l’île, en avril, qui ont visé à encercler pendant trois jours Taïwan.
Au cours de ces exercices, Pékin a simulé des bombardements ciblés contre l’île autonome et un encerclement de Taïwan, dont les autorités avaient détecté 12 navires de guerre chinois et 91 avions au dernier jour des opérations.
Des avions de chasse avaient également été déployés depuis le porte-avions chinois Shandong et avaient franchi la ligne médiane, avait à l’époque indiqué le ministère taïwanais de la Défense.
Ces manoeuvres militaires de la Chine sont intervenues quelques jours après la rencontre de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, à laquelle Pékin avait promis de réagir.