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Un tipi de Greenpeace pour dénoncer Credit Suisse et UBS

Greenpeace et des représentantes des populations autochtones ont planté mercredi un tipi pour dénoncer le financement d'énergies fossiles "particulièrement sales" par les banques de la Paradeplatz. KEYSTONE/PATRICK HUERLIMANN sda-ats

(Keystone-ATS) Greenpeace dénonce à nouveau le financement des énergies fossiles par les grandes banques suisses. En soutien aux revendications de peuples autochtones, l’ONG a planté mercredi sur la Paradeplatz de Zurich un tipi sous le nez de Credit Suisse et d’UBS.

Une délégation de femmes autochtones séjourne en Suisse cette semaine à l’invitation d’un réseau féminin engagé pour l’environnement et le climat, indique mercredi Greenpeace dans un communiqué. Elles représentent les Premières Nations d’Amérique du Nord en lutte contre les oléoducs d’entreprises qui menacent leurs terres et contreviennent aux droits des populations autochtones, explique l’organisation.

Les projets des groupes Energy Transfer Partners (Dakota Access Pipeline et Bayou Bridge Pipeline), Kinder Morgan (Trans Mountain Pipeline) et Enbridge (Pipeline Line 3) sont particulièrement visés. Greenpeace reprochent à Credit Suisse et UBS de cofinancer ces entreprises.

Financement de 12,3 milliards de dollars

Selon un rapport de l’organisation publié mercredi, les deux grandes banques helvétiques ont financé entre 2015 et 2017 des entreprises actives dans les combustibles fossiles extrêmes à hauteur de 12,3 milliards de dollars (12 milliards de francs). Rapporté à la population suisse en 2016, cela correspond à environ 1470 dollars par personne, davantage que dans tout autre pays européen, selon Greenpeace.

Le rapport chiffre la « contribution » de Credit Suisse à 7,8 milliards de dollars, celle d’UBS à près de 4,5 milliards, affirme l’organisation, sur la base des chiffres collectés par l’ONG BankTrack. Ce qui les place à la 20e respectivement 26e place sur les 36 principales banques globales en termes de financement des combustibles fossiles (allant de l’extraction de charbon aux sables bitumeux en passant par l’exportation de gaz naturel liquéfié).

Greenpeace n’en est pas à son premier coup d’éclat sur ce dossier. Ses militants avaient organisé des actions à Genève en mars 2017, et interrompu l’assemblée générale de Credit Suisse le mois suivant, accusant la banque de participer indirectement au financement d’un projet d’oléoduc contesté.

Credit Suisse s’explique

Contacté par l’ats, Credit Suisse explique que, comme de nombreuses autres banques, elle « entretient des relations d’affaires avec des entreprises impliquées dans le projet Dakota Access Pipeline. Energy Transfer Equity et ses filiales en font partie. Credit Suisse a cependant clairement indiqué qu’il ne participe pas au financement du projet de Dakota Access Pipeline. »

« Nous comprenons qu’il y ait plusieurs points de vue à ce sujet et nous avons eu des conversations avec divers groupes de parties prenantes dans ce cas spécifique – comme les ONG, les réseaux et la population autochtone affectée par cette question », ajoute une porte-parole. Elle rappelle que « pour identifier et gérer les risques, Credit Suisse effectue une analyse complète des transactions potentielles avec des entreprises du secteur pétrolier et gazier et d’autres secteurs sensibles à l’environnement ».

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