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Un tribunal de Kiev libère l’opposant Saakachvili

Un tribunal de Kiev a libéré l'opposant Mikheïl Saakachvili. KEYSTONE/AP/SERGEI GRITS sda-ats

(Keystone-ATS) Un tribunal de Kiev a libéré lundi soir l’opposant Mikheïl Saakachvili. Il avait été arrêté samedi et accusé d’avoir voulu fomenter un coup d’Etat dans une affaire qu’il dénonce comme montée de toutes pièces par le président Petro Porochenko.

La juge Laryssa Tsokol de la cour Petcherski de Kiev a rejeté ainsi la demande du parquet, qui a requis dans cette affaire très médiatisée l’assignation à résidence avec bracelet électronique de M. Saakachvili.

L’ex-président géorgien, son épouse d’origine néerlandaise Sandra Roelofs et ses supporters dont plusieurs députés ont accueilli cette annonce avec des applaudissements.

« Nous n’avons pas besoin de confrontation (…) Ni d’un coup d’Etat », a-t-il déclaré aux journalistes à la sortie du tribunal. « Il faut en finir avec la corruption et l’usurpation du pouvoir » par le président Porochenko, a-t-il poursuivi.

Milliers de partisans dans la rue

L’opposant est accusé d’avoir voulu « prendre le pouvoir par la force » lors de récentes manifestations anticorruption en Ukraine qui auraient été, selon le Parquet, financées par l’entourage de l’ex-président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch, déchu en 2014 à la suite du soulèvement pro-européen du Maïdan.

M. Saakachvili, qui appelle publiquement à la destitution du président et du Parlement, a été arrêté samedi par les services de sécurité ukrainiens après deux tentatives qui s’étaient soldées par des échecs humiliants lors des jours précédents.

Plusieurs milliers de ses partisans sont descendus dans la rue dimanche pour protester contre son arrestation et pour exiger la destitution du président Petro Porochenko.

Privé de passeport

M. Saakachvili rejette les accusations le visant et dément avoir reçu tout soutien de la Russie. « Je suis le pire ennemi de Vladimir Poutine au sein des ex-républiques soviétiques », a-t-il lancé aux journalistes lundi matin, peu avant le début de l’audience, qualifiant son procès de « honte pour l’Ukraine ».

L’ex-président géorgien, qui a entamé une nouvelle carrière politique en Ukraine, est également recherché par la justice de son pays natal pour « abus de pouvoir ».

Il avait été nommé en 2015 gouverneur de l’importante région ukrainienne d’Odessa, sur la mer Noire par le président Porochenko. Par la suite, les relations entre les deux hommes se sont dégradées et M. Saakachvili s’est vu privé de son passeport ukrainien.

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