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Un Zurichois candidat au Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Nils Melzer a écorné la politique menée par l'actuel Haut commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Le Zurichois Nils Melzer veut devenir le prochain chef des droits de l’homme à l’ONU à Genève. Sans la nommer, le rapporteur spécial contre la torture, depuis 2016, cible la politique menée par le Haut commissaire Zeid Raad al-Hussein.

Après l’appel d’ONG à une procédure publique, le Zurichois a décidé de dévoiler dans la nuit de mardi à mercredi sur les réseaux sociaux sa lettre de candidature auprès du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Il affiche son « respect énorme » pour les efforts des différents Hauts commissaires.

M. Zeid avait décidé de ne pas se représenter à un second mandat de quatre ans et quittera ses fonctions fin août. Pourfendeur de la politique du président américain Donald Trump, il n’a pas hésité à cibler directement les grands Etats mais aussi les possibles crimes contre l’humanité ou génocides, du Venezuela à la Birmanie. Une attitude largement saluée, notamment par la Suisse.

« Pas attaquer les gouvernements »

M. Zeid avait notamment expliqué qu’un Haut commissaire ne pouvait se porter candidat à un second mandat s’il avait bien accompli son travail. Il y a quelques semaines, il avait eu droit à une « ovation debout » à Genève pour son dernier discours au début du Conseil des droits de l’homme. Il a ciblé à nouveau « le silence à l’ONU » face au retour des nationalismes qu’il a souvent ciblé.

Selon des sources convergentes, M. Guterres souhaiterait un profil plus consensuel. Dans sa lettre, M. Melzer estime que le prochain Haut commissaire sera confronté à un défi sans précédent. Celui-ci « doit comprendre que défendre les droits de l’homme ne signifie pas attaquer les gouvernements et ne constitue pas un exercice dont l’objectif est de blâmer ou d’attribuer des fautes », dit-il.

Une déclaration opposée à la politique menée par M. Zeid. Si le Zurichois ajoute que « la pression doit être constante et ferme », « tous les acteurs » doivent être considérés sur un pied d’égalité, des Etats à la société civile en passant par le secteur privé, dit-il. Et d’appeler à des partenariats pour les droits de l’homme dans le cadre fixé par les Objectifs du développement durable (ODD).

D’autres candidatures attendues

M. Melzer a oeuvré pendant 12 ans au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Outre son mandat à l’ONU, il pilote la Chaire de droits de l’homme à l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève et est professeur de droit international en Grande-Bretagne. Il a aussi collaboré au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

M. Melzer est le premier à se déclarer publiquement candidat. Mais plusieurs noms circulent. Comme l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, qui ne serait toutefois pas intéressée, l’ancienne directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova, considérée comme proche de la Russie, la récente présidente argentine de la Cour pénale internationale (CPI) Silvia Fernandez de Gurmendi ou le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide Adama Dieng.

Il est probable que la numéro deux du Haut-Commissariat, l’Australienne Kate Gilmore, dirige de manière temporaire cette agence onusienne dès début septembre. De son côté, M. Guterres ne cache pas sa préférence pour une femme.

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