Une journaliste blessée à l’oeil durant les manifs à Hong Kong
(Keystone-ATS) Une journaliste indonésienne basée à Hong Kong est hospitalisée après avoir été blessée au visage par une balle en caoutchouc tirée par la police lors des débordements de dimanche dans l’ancienne colonie britannique. Les autorités sont priées de s’expliquer.
Veby Mega Indah, une journaliste de 39 ans a affirmé au quotidien hongkongais South China Morning Post avoir été blessée à l’oeil par un projectile non létal au cours d’une manifestation dimanche à Hong Kong. Le territoire traverse une grave crise politique.
« Je portais un casque et des lunettes de protection. Je me tenais avec d’autres journalistes. J’ai entendu un journaliste crier ‘Ne tirez pas, nous sommes journalistes’. Mais la police a tiré », a décrit la reporter qui travaille pour ‘Suara Hong Kong News’, un média local lu par la diaspora indonésienne à Hong Kong.
Une vingtaine de minutes après l’incident, elle a été transportée à l’hôpital. Le consulat indonésien à Hong Kong a confirmé qu’un diplomate avait rendu visite à la journaliste à l’hôpital. « Sa condition est stable mais elle nécessite davantage de traitements », a confirmé un porte-parole. Le consulat est en contact avec la police et les autorités au sujet de l’incident.
Journalistes touchés
L’association des journalistes de Hong Kong prie les autorités de fournir des explications sur les tirs envers les reporters. « Il s’agit presque d’une attaque envers les journalistes », a déclaré son président Chris Yeung Kin-hing. « Il y a aussi eu des policiers qui ont visé les médias avec du gaz au poivre et il y a eu de nombreux cas de journalistes touchés par des balles en caoutchouc par le passé ».
La journée de dimanche a été marquée à Hong Kong par de nouveaux affrontements entre les manifestants pro-démocratie et la police anti-émeute, qui a tiré du gaz lacrymogène dans un quartier commerçant du centre de l’île. La veille, des violences avaient déjà été constatées avec des manifestants qui ont lancé des cocktails Molotov et des briques en direction de la police qui a riposté avec des canons à eau, des gaz lacrymogènes et au poivre.
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés durant le week-end à l’occasion du cinquième anniversaire du début du « Mouvement des Parapluies », précurseur de la mobilisation qui ébranle actuellement Hong Kong.
Amnesty dénonce
L’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty Internationl a déploré à plusieurs reprises le recours illégal à la force par la police lors des manifestations. L’association a relevé notamment que plus de 1300 personnes ont été interpellées dans le contexte de la nouvelle vague et de manifestations et a recensé de multiples cas d’arrestations arbitraires.