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« Une part de la France qui s’en va », un homme « de coeur »: pluie d’hommages pour Chirac

Jacques Chirac avec Angela Merkel, qui a salué un formidable partenaire et ami. KEYSTONE/EPA/OLIVER WEIKEN sda-ats

(Keystone-ATS) « C’est une part de la France qui s’en va ». Les hommages se sont multipliés jeudi à l’annonce de la mort de Jacques Chirac, à 86 ans, pour saluer un homme « de coeur », « un grand homme d’Etat », un « lion » qui a dit non à la guerre en Irak en 2003.

Le premier ministre Edouard Philippe, issu de la droite comme Jacques Chirac, s’est dit « très ému et un peu nostalgique », « comme tous les Français », après le décès d’un homme « qui a compté dans la vie du pays ». « Et dans la mienne ».

Pour l’ancien président LR Nicolas Sarkozy, qui fut son ministre des Finances et entretenait des relations tumultueuses avec lui, « il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles » et « n’a jamais rien cédé sur notre indépendance ». « C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui », a-t-il ajouté.

L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing a sobrement exprimé son « émotion » après le décès de celui qui avait été son premier ministre de 1974 à 1976, avant de s’affirmer comme son grand rival à droite. Tout comme son ancien rival malheureux à la présidentielle de 1995, Edouard Balladur.

« Obsession de la cohésion sociale »

Pour l’ancien président socialiste François Hollande, Corrézien comme lui et pour qui Jacques Chirac avait avoué avoir voté à la présidentielle de 2012 contre Nicolas Sarkozy, l’ancien chef de l’Etat était un « combattant », un « humaniste » et un « homme de culture » qui « avait su établir un lien personnel avec les Français ». « C’est une page de la France qui s’en va », a estimé le dernier premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, « pleurant » un homme à qui il doit son « engagement en politique ».

L’ancien maire de Bordeaux Alain Juppé, qui fut son premier premier ministre de 1995 à 1997, a salué une « relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d’amitié réciproques » pendant 40 ans. Jean-Pierre Raffarin, autre ancien premier ministre de Jacques Chirac de 2002 à 2005, a souligné « l’obsession de la cohésion sociale » de l’ancien président. « C’est un lion de la politique française qui disparaît », a estimé l’ex-chef du gouvernement François Fillon.

« Je le pleure comme un fils », a affirmé le président de l’Association des maires de France, François Baroin, qui se souvient de Jacques Chirac, alors premier ministre, lui annoncer en 1987 le décès de son père, ami de jeunesse de l’ancien président. L’ancien président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a salué un « ami », « homme de coeur », « de culture et d’humour » et un « grand combattant politique » qui « se livrait peu ».

« Je pleure tout simplement. Jacques Chirac, c’était ma vie pendant 40 ans », a réagi Jacques Toubon, qui a été son garde des Sceaux. Parmi ses anciens compagnons politiques, le président du Sénat Gérard Larcher, qui a été son ministre du Travail, a rendu hommage à un homme qui « a incarné la France à travers ses territoires » et ses « valeurs », et a « toujours refusé toute compromission avec les extrêmes ».

« Il aimait serrer la main »

Lionel Jospin, premier ministre socialiste de 1997 à 2002, a déclaré avoir eu « le privilège de gouverner la France » sous la présidence de Jacques Chirac, « au cours d’une période politiquement complexe » de cohabitation. Dans le monde économique, François Pinault, ami personnel du couple Chirac, a fait part de son « infinie tristesse ».

« C’est comme si c’était mon frère. Je le connais depuis 1975 », a réagi la comédienne et chanteuse Line Renaud, évoquant « quelqu’un de formidable » qui « aimait le public, il aimait le peuple, il aimait prendre un verre, leur serrer la main, il était à l’écoute de tous ». « Paris est en deuil », a déclaré la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, en mémoire de celui qui a occupé son siège pendant 18 ans, de 1977 à 1995.

A l’étranger, la chancelière allemande Angela Merkel a salué « un formidable partenaire et ami », le président russe Vladimir Poutine « un dirigeant sage et visionnaire » et le premier ministre libanais Saad Hariri « l’un des plus grands hommes de la France ».

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a évoqué « un grand homme d’Etat » et « un grand ami » et Pedro Sanchez, premier ministre espagnol, « un leader qui a marqué la politique européenne ». Saluant un « formidable dirigeant qui a façonné le destin » de la France, le premier ministre Boris Johnson s’est extrait quelques instants de la tourmente du Brexit pour exprimer, en français dans le texte, « toutes (s)es condoléances aujourd’hui à sa famille, à ses proches et au peuple français ».

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