Vastes suppressions de postes attendues pour l’industrie MEM
(Keystone-ATS) L’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) est touchée de plein fouet par les conséquences économiques de la pandémie.
Les entrées de commandes, comme les chiffres d’affaires, ont lourdement chuté au deuxième trimestre. Il faut s’attendre à de vastes suppressions de postes au cours des prochains mois, a indiqué mercredi la faîtière Swissmem.
Au deuxième trimestre, les entrées de commandes ont chuté de 19,5% et les chiffres d’affaires de 19,7%. La pandémie est un nouveau coup dur pour le secteur, qui lutte dans un environnement difficile depuis 2018, notamment à cause du franc fort. Entre mi-2018 et mi-2020, la branche a perdu environ 35,1% de ses entrées de commandes en volume.
Les exportations se sont quant à elles inscrites en repli de 24,6% et l’ensemble des catégories de produits a été concerné, et plus particulièrement la construction de machines (-17%), les métaux (-16,4%), les instruments de précision (-13,7%) et l’électrotechnique (-11,9%).
Certaines entreprises se montrent un peu plus optimistes, 22% tablant sur une progression des entrées de commandes de l’étranger au cours des douze prochains mois, contre 10% seulement au premier trimestre. Toutefois, 51% s’attendent toujours à ce que la situation empire, contre 70% sur les trois premiers mois de l’année.
L’utilisation des capacités s’est établie à 80,9%, largement inférieure à la moyenne de 86,4%. En juillet, elle a même chuté à 77%, selon les données du Centre conjoncturel KOF, atteignant un plancher similaire à ce qui s’était vu en 2009 lors de la crise financière.
Le net repli des activités a touché de la même manière les petites comme les grandes entreprises, néanmoins, la situation s’est révélée contrastée selon les secteurs.
Conséquences sur l’emploi
Les perspectives à court terme ne sont pas non plus réjouissantes. D’ici les douze prochains mois, des suppressions de postes drastiques devraient ainsi avoir lieu. La pandémie aggrave en effet une situation déjà tendue: au deuxième trimestre, 319’600 personnes travaillaient pour le secteur MEM, soit 3200 de moins qu’au premier trimestre.
Il faut s’attendre à ce que la reprise n’intervienne que l’année prochaine et soit très progressive. « Les entreprises seront forcées d’adapter leur base de coûts à la nouvelle réalité », prévient Stefan Brupbacher, directeur de Swissmem.
Seul l’indice des directeurs d’achat (PMI) laisse entrevoir une lueur d’espoir, au moins, une stabilisation à un bas niveau s’est établie.
Face à la petite taille du marché suisse, il est indispensable pour l’industrie MEM de nouer de nouveaux accords de libre-échange, plaide la faîtière, insistant sur l’importance des accords avec l’Indonésie et le Mercosur.