Vaud: non à un salaire minimum, mais oui à l’aide complémentaire

(Keystone-ATS) Les Vaudois ont infligé un échec cinglant à la droite et aux milieux économiques, en acceptant le coup de pouce supplémentaire aux familles de travailleurs pauvres. L’initiative pour un « smic cantonal » a même failli passer mais a finalement échoué pour moins de 3500 voix.

Les votants ont repoussé par 61,13% des voix le référendum lancé par les partis de droite et les milieux patronaux contre les prestations complémentaires pour familles (PC familles) et la rente-pont pour les chômeurs âgés. La participation a atteint 38,25%.

L’initiative pour un salaire minimum lancée par les syndicats et l’extrême-gauche a quant à elle été écartée par 51,11% des votants. Le texte pour l’instauration de rémunérations planchers selon les branches a bénéficié d’un effet d’entraînement avec les PC familles. La question pourrait revenir sur la table avec l’initiative fédérale lancée en janvier.

Victoire personnelle

Le oui aux PC familles constitue une victoire personnelle pour le conseiller d’Etat socialiste Pierre-Yves Maillard. Le chef du Département de l’action sociale s’est beaucoup investi dans une campagne particulièrement acharnée, où accusations de mensonges et de déprédations d’affiches ont fusé.

La droite avait fait de cette question un combat de principe contre l’élargissement du filet social. Dénonçant un « impôt sur le travail », les référendaires contestaient le principe d’une cotisation paritaire de 0,06% sur les salaires pour financer un tiers du projet, le reste étant à la charge des communes et du canton.

Non au stockage des déchets radioactifs

Les PC familles et la rente-pont coûteront respectivement 51,5 millions de francs et 12,6 millions, mais le projet permettra d’économiser 48,1 millions sur l’aide sociale.

Les Vaudois ont par ailleurs rejeté par 64,85% des voix un projet fédéral de stockage des déchets radioactifs à plusieurs centaines de mètres sous terre. Ce scrutin consultatif constituait la première votation en Suisse sur le nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima.