Vingt-deux pays dénoncent les internements au Xinjiang
(Keystone-ATS) Vingt-un pays occidentaux, dont la Suisse, et le Japon ont envoyé une lettre aux plus hauts responsables de l’ONU en matière de droits humains. Ils y ont dénoncé les détentions arbitraires en Chine d’Ouïghours et d’autres minorités dans le Xinjiang.
Cette lettre a été signée notamment par la Suisse, la France, l’Australie, le Royaume-Uni, le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et les Pays-Bas. Elle est adressée à la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, et au président du Conseil des droits de l’Homme, Coly Seck.
Les cosignataires de la lettre, qui demandent au Haut-Commissariat de publier le document sur son site, se disent « préoccupés par les rapports crédibles faisant état de détentions arbitraires (…), ainsi que de surveillance généralisée et de restrictions, ciblant particulièrement les Ouïghours et d’autres minorités dans le Xinjiang, en Chine ».
Un million de personnes internées
Depuis une série d’attentats sanglants au Xinjiang attribués à des membres de la minorité turcophone des Ouïghours, le gouvernement chinois impose des mesures de sécurité draconiennes dans cette vaste région. La Chine est soupçonnée d’avoir interné dans le territoire jusqu’à un million de personnes dans des camps de rééducation.
La Chine dément ce chiffre. Elle parle de « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.
« Nous rappelons à la Chine ses obligations de membre du Conseil des droits de l’Homme de respecter les normes les plus élevées en matière de promotion et de protection des droits humains et de coopérer pleinement avec le Conseil », poursuit la lettre.
« Nous demandons à la Chine de respecter (…) ses obligations internationales et de respecter les droits humains et les libertés fondamentales, y compris la liberté de religion ou de croyance, au Xinjiang et partout en Chine », écrivent les pays cosignataires. En mars, Michelle Bachelet avait assuré attendre le « feu vert » de Pékin pour un « accès total » au Xinjiang.