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Violations des droits en Chine et en Russie facteurs d’instabilité

Le rapport annuel américain sur les droits de l'homme dans le monde a été présenté par le secrétaire d'Etat par intérim John Sullivan. KEYSTONE/AP/SUSAN WALSH sda-ats

(Keystone-ATS) Les violations des droits de l’homme en Chine et en Russie sont des « facteurs d’instabilité » au même titre que l’Iran et la Corée du Nord. C’est ce qu’estiment les Etats-Unis dans un rapport rendu public vendredi.

Le rapport annuel américain sur les droits de l’homme dans le monde, présenté par le secrétaire d’Etat par intérim John Sullivan, se concentre cette année sur les actions de déstabilisation perpétrées par des acteurs gouvernementaux. Ce rapport est publié alors que les tensions entre Washington et ses deux rivaux stratégiques se sont renforcées ces derniers mois.

Les organisations de défense des droits de l’homme ont pour leur part critiqué l’absence des violations des libertés sexuelles et en matière de reproduction dans ce rapport rédigé par l’administration républicaine qui a privilégié les abus émanant des Etats.

Mais John Sullivan a défendu le bien-fondé de l’étude qui doit se concentrer sur les menaces sur la sécurité américaine et mondiale. « La Stratégie de sécurité nationale 2017 reconnaît qu’une gouvernance faible et corrompue est une menace pour la sécurité mondiale et pour les intérêts américains. Certains gouvernements sont incapables de maintenir la sécurité et de pourvoir aux besoins de base de leur peuple, quand d’autres n’y sont simplement pas favorables », écrit M. Sullivan en introduction.

« Les Etats qui restreignent les libertés d’expression et de rassemblement pacifique, qui autorisent et commettent des violences contre des membres des minorités religieuses ethniques ou d’autres groupes minoritaires, ou qui sapent la dignité fondamentale des personnes sont moralement condamnables et discréditent nos intérêts », ajoute-t-il.

« Les gouvernements de Russie, de Chine, d’Iran et de Corée du Nord, par exemple, violent quotidiennement les droits de l’homme de ceux qui vivent à l’intérieur de leurs frontières et sont par conséquent des facteurs d’instabilité », explique le secrétaire d’Etat par intérim.

Droits minimisés

Mais pour l’organisation Human Rights Watch, le rapport néglige cette année « l’analyse sur les libertés sexuelles et reproductives, qui reflète l’hostilité de l’administration Trump envers ces questions ». « Ce faisant, l’administration discrédite un document sur lequel s’appuient depuis longtemps le Congrès, les gouvernements étrangers et les militants pour évaluer l’état des droits de l’homme dans le monde », a affirmé la directrice de HRW pour Washington, Andrea Prasow.

« Cela n’est malheureusement qu’une facette des efforts de l’administration pour minimiser les droits de l’homme comme un élément de la politique étrangère américaine », a-t-elle ajouté.

L’année dernière, le « Rapport par pays sur les pratiques concernant les droits de l’homme » avait été préparé sur la base d’études faites par les ambassades américaines autour du monde sous l’administration Obama.

Le secrétaire d’Etat de l’époque, Rex Tillerson, avait été critiqué pour ne pas avoir présenté le rapport lui-même, comme le veut la tradition.

L’ancien PDG d’ExxonMobil a été limogé de son poste de chef de la diplomatie le 13 mars et la désignation de son successeur, le directeur de la CIA Mike Pompeo, doit encore être validée par le Sénat.

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