Vive préoccupation après les perquisitions contre des ONG en Egypte
(Keystone-ATS) Des policiers et magistrats égyptiens ont perquisitionné jeudi le siège de 17 ONG étrangères et groupes de défense des droits de l’homme dans le cadre d’une enquête sur leur financement par des fonds étrangers. Les Etats-Unis ont dénoncé un « harcèlement ».
Parmi les ONG visées figurent l’Institut international républicain et l’Institut démocrate national (NDI) dont les sièges sont aux Etats-Unis, ont précisé une source des services de sécurité et des employés. Les Etats-Unis ont immédiatement fait part de leur profonde préoccupation et demandé aux autorités égyptiennes de faire cesser sur le champ ce « harcèlement » d’employés d’ONG.
Victoria Nuland, porte-parole du département d’Etat, a exprimé l’inquiétude des Etats-Unis face à ces perquisitions. « Cette initiative ne correspond pas à la coopération bilatérale que nous avons (avec ce pays) depuis de très nombreuses années » a-t-elle ajouté.
« Nous appelons le gouvernement égyptien à faire cesser sur le champ le harcèlement du personnel des ONG, à restituer tout le matériel saisi et à régler cette question immédiatement ». Victoria Nuland a ainsi laissé entendre que les Etats-Unis pourraient revoir leur aide militaire de 1,3 milliard de dollars par an versée à l’Egypte en cas de poursuite des perquisitions.
Opération sans précédent
A Berlin, le ministère allemand des Affaires étrangères convoquera vendredi l’ambassadeur d’Egypte pour protester contre la fouille de la fondation Konrad Adenauer, proche de la CDU de l’actuelle chancelière Angela Merkel.
« Il s’agit d’une campagne lancée par le conseil militaire, destinée à diffamer et stigmatiser les activistes, les groupes de défense des droits de l’homme et d’autres forces qui ont participé à la révolution du 25 janvier », peut-on lire dans un communiqué regroupant 27 groupes émanant de la société civile.
Toujours dans le communiqué, les ONG jugent que cette opération n’a pas de précédent « y compris sous l’ère Moubarak ». Elles estiment qu’elle vise à « cacher les échecs du conseil militaire dans la gestion de la période de transition ».