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Alinghi se dévoile

La façade rosée de la base Alinghi, à Auckland. SP

A Auckland, en Nouvelle-Zélande, le défi suisse pour la Coupe de l'America a élu domicile dans une base unique et novatrice.

Pour la première fois dans l’histoire de la compétition, un espace est dédié au public. Visite guidée sous haute sécurité…

Le premier contact est purement local. Craig, un maori aux yeux sombres et bras tatoués, filtre les entrées. Du haut de ses cent kilos, il est le gardien des clés du royaume Alinghi.

Avec ses camarades de travail, trois gigantesques écrans de contrôle, il respecte la règle absolue de la base suisse: personne ne pénètre dans la zone non publique sans décliner son identité, sa fonction et la raison de sa visite.

Car là, c’est le véritable centre névralgique du défi suisse, le cœur d’Alinghi, le lieu de tous les secrets. Les visites s’effectuent sous haute sécurité et les accès sont limités.

Un concept qui bouleverse la tradition de la Coupe

Les bases, centres névralgiques des défis, ont donc été conçues sous forme de forteresses impénétrables. La Coupe de l’America est le plus vieux trophée sportif. Monde de luxe, d’argent et de performances technologiques, ce microcosme a toujours cultivé l’art du secret.

En ouvrant pour la première fois dans l’histoire de la compétition une zone au public, la démarche du défi suisse brise 150 ans de légendaire tradition.

Les visiteurs peuvent en effet se rendre dans «L’Alinghi Interactive Plaza», un espace d’animation et de jeux pédagogiques qui aident à se familiariser avec le monde de la voile et de la Coupe. L’endroit permet aussi d’assister à la mise à l’eau des bateaux et à la préparation de l’équipe.

«Nous avons trouvé que le risque que nous prenions de laisser entrevoir nos bateaux n’était pas si grand et que finalement la passion que nous allions partager était plus importante.» Michel Bonnefous, le directeur exécutif du défi, a de quoi être satisfait: «Alinghi Interactive» a fêté au début du mois de septembre son 10’000ème visiteur, avant même les premières régates le 1er octobre.

Dans le plus grand secret

C’est que depuis plus d’une année, la base helvétique dresse fièrement sa tôle ondulée dans le port d’Auckland. Le bâtiment, conçu par l’architecte suisse Ugo Brunoni, a trouvé place au milieu d’un voisinage de marque, les défis Team New Zealand et Oneworld.

«Il y avait la mer d’un côté, la ville de l’autre, explique Ugo Brunoni. Nous avons voulu mettre ensemble ces deux théâtres de vie.»

«La base Alinghi est un excellent miroir de notre philosophie», ajoute Christian Karcher, un des marins du Team. «Elle allie le plus haut niveau technique sans jamais négliger le côté convivial et humain du lieu.»

L’autre aile de la base, interdite au public, comprend un gigantesque hangar pour bateaux, une voilerie et des bureaux notamment.

Une centaine de personnes y travaillent sans interruption. Dans le plus grand secret, des techniciens ultra-spécialisés préparent les Class America, des constructeurs navals modifient la forme des voiliers, des mécaniciens usinent des pièces spéciales.

L’endroit abrite aussi toute l’administration, une salle de gym pour les marins, 29 m2 de tables de massage et ce que certains appellent la plus belle terrasse d’Auckland, une zone réservée aux invités.

En tout, près de 45 corps de métiers se côtoient quotidiennement dans la base suisse, de l’ingénieur au météorologue en passant par le physiothérapeute. Tous travaillent pour le même but: ramener pour la première fois dans l’histoire de la Coupe de l’America le trophée en Europe.

Quant à la façade de la base, elle est étonnamment rosée. Normal, vous répond-on chez Alinghi. Un plexiglas innovateur laisse passer la lumière mais retient la chaleur. Une des nombreuses spécificités techniques du lieu!

swissinfo/ François Egger à Auckland

Surface totale de la base 4000 m2
Alinghi Interactive 200 m2 de jeux et d’animations
Deux hangars pour bateaux permettent d’entreposer, réparer, modifier les bateaux
Une zone technique contient des ateliers pour la fabrication de pièces mécaniques de précision
La plupart des matériaux de construction utilisés sont recyclables

Pour la première fois de l’histoire de la Coupe de l’America, le public peut accéder à une partie d’une base.
10’000 personnes ont déjà visité la base Alinghi.
L’aile de la base interdite au public comprend notamment un gigantesque hangar pour bateaux, une voilerie et des bureaux.

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