Amiante: un patron suisse devant la justice italienne
L'industriel et milliardaire suisse Stephan Schmidheiny, ancien dirigeant d'une entreprise qui produisait de l'amiante en Italie, devra répondre d'homicide par négligence lors d'un procès qui s'ouvrira le 10 décembre à Turin.
Stephan Schmidheiny et le Belge Jean-Louis de Cartier, les deux anciens propriétaires d’Eternit SA Italie, sont accusés d’homicides par négligence et de violation des règlements concernant les maladies professionnelles contractées dans les quatre fabriques d’amiante du groupe. Le procès pourrait durer plusieurs années. Selon l’un des avocats des victimes, les deux entrepreneurs encourent des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à treize ans.
Selon les parties civiles, environ 2000 personnes sont décédées des suites de cette contamination et environ 800 autres sont malades. Il s’agit d’anciens employés qui ont travaillé pour Eternit SA Italie entre 1973, année du rachat des fabriques par Stephan Schmidheiny et Jean-Louis de Cartier, et 1986, année de la faillite des sites.
La décision de la juge Cristina Palmesino, rendue publique mercredi lors d’une audience préliminaire, a été accueillie par des applaudissements. Cent quarante habitants de la commune de Casale Monferrato, où se trouvait l’un des sites de l’entreprise, ont notamment assisté à la lecture de l’ordonnance de renvoi.
Avec cette décision, «une page importante de l’histoire de l’amiante en Italie et dans le monde a été écrite», a déclaré le procureur de Turin Raffaele Guarinielle, qui a instruit le dossier. Un commentaire critiqué par l’un des avocats d’Eternit, Guido Carlo Alleva: «Ce procès ne doit pas être chargé de considérations extrajudiciaires», a-t-il déclaré.
swissinfo.ch et les agences
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