Ammann à la recherche de ses ailes olympiques
Simon Ammann a enfin retrouvé le podium. Le St-Gallois a pris samedi la 2e place du concours de Coupe du monde de Salt Lake City, deux ans après y avoir décroché deux titres olympiques.
Un premier pas. Mais le souvenir des Jeux d’hiver 2002 semble encore loin.
Décidément, Simon Ammann aime le tremplin de Salt Lake City. Après avoir conclu les championnats du monde de vol à ski à Planica, en Slovénie, à la 14e position, le jeune Suisse goûte à nouveau au joie du podium.
Samedi, le sauteur du Toggenburg a terminé deuxième (derrière Noriaki Kasai), à Salt Lake City.
C’est là, il y a deux ans, que Simon Ammann avait créé l’énorme surprise en triomphant, sur le petit et sur le grand tremplin.
La Suisse découvrait alors son «Harry Potter» national, ce dernier ressemblant comme deux gouttes d’eau au héros sorti de l’imagination de l’écrivaine britannique J. K. Rowling.
Une saison 2002 exceptionnelle
Jusqu’à ces JO, celui qui allait être nommé sportif suisse de l’année 2002 n’était pourtant pas un parfait inconnu. Il avait déjà fait preuve de réelles prédispositions.
Quelques semaines auparavant, le Suisse volant avait terminé sur la seconde marche des épreuves d’Engelberg et de Predazzo, et bouclé la Tournée des Quatre Tremplins (Oberstdorf, Garmisch-Partenkirchen, Innsbruck et Bischofshofen) au 6e rang. Soit de belles références.
Puis, dans l’euphorie de ces deux médailles olympiques, le sociétaire du RG Churfirsten accrochait sa première victoire en Coupe du monde à son palmarès sur le site de Holmenkollen, en Norvège.
Comparaison n’est pas raison
Depuis cette saison faste et jusqu’à samedi, plus un seul podium pour Simon Ammann (1,72 m, 55 kg), celui-ci devant se contenter ici et là de quelques apparitions dans le Top 10 (six en 40 concours).
«Il faut cesser de faire la comparaison entre les performances actuelles de Simon et ses deux médailles d’or», modère Sylvain Freiholz, prenant la défense de son ancien coéquipier. «Ce qu’il a fait aux Jeux d’hiver est tout simplement exceptionnel, phénoménal.»
«Les résultats qu’il a signés ces deux dernières années n’en demeurent pas moins bons», enchaîne le sauteur du Brassus, aujourd’hui à la retraite.
«Il ne faut pas oublier qu’il a pris le risque de mener de front sa carrière sportive et ses études jusqu’à l’automne dernier.» Dérochant alors sa maturité.
Tout pour 7/100e de seconde
En connaisseur avisé, le No1 suisse de 1994 et 2001 insiste sur les difficultés inhérentes à la pratique du saut à ski: «Tout se joue en 7/100e de seconde, au moment de la prise d’appui sur la planche.»
«De plus, chaque tremplin est différent. Rares sont les sauteurs, à l’image du Finlandais Janne Ahonen (treize podiums en 19 concours cette saison et leader du classement général), qui arrivent à maîtriser avec constance tous ces paramètres. C’est ce qui rend le saut à ski un peu aléatoire.»
Sylvain Freiholz n’a pas tout à fait tort: les trois autres médaillés de Salt Lake City, le Finlandais Matti Hautamaeki, le Polonais Adam Malysz et l’Allemand Sven Hannawald ne sont respectivement que 6e, 8e et 17e du classement général provisoire.
swissinfo, Raphael Donzel
Depuis 1997 sur le circuit de la Coupe du monde.
Double médaillé d’or aux Jeux olympiques d’hiver 2002.
Cinq podiums, tous en 2002, (une première place, deux secondes places et deux troisièmes places) en Coupe du monde.
Classement général: 69e (1998), 45e (2000), 7e (2002), 28e (2003).
Classement provisoire en 2004: 24e.
– Simon Ammann peine à retrouver le niveau qui fut le sien en 2001/02, saison durant laquelle il décrocha les deux médailles d’or aux Jeux d’hiver de Salt Lake City.
– Depuis, le citoyen d’Unterwasser navigue régulièrement aux alentours de la vingt-cinquième place au classement général.
– Le meilleur Suisse à l’heure actuelle est le Schwytzois Andreas Küttel, le sauteur à ski «avec le potentiel le plus intéressant en regard de sa physiologie» selon Sylvain Freiholz.
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