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«Angolagate»: la Suisse gèle 700 millions de dollars

Ventes illégales d'armes et règlement douteux de la dette angolaise. La justice genevoise fait bloquer quelque 700 millions de dollars.

Tout débute à fin 2000. Soupçonné d’avoir vendu des armes à l’Angola (pays en guerre), l’homme d’affaires Pierre Falcone est incarcéré en France. Rapidement, le tribunal de Genève reçoit des commissions rogatoires internationales: Jean-Christophe Mitterrand, fils de l’ancien président de la République française, aurait touché des commissions.

«Certains de ceux qui ont participé au fameux «Angolagate» n’ont même pas idée des sommes qu’ils auraient pu obtenir», constate ironiquement un proche du dossier.

En clair, en ne percevant que 3 millions de francs, Jean-Christophe Mitterrand se serait fait avoir dans une affaire qui porte sur des centaines de millions de dollars.

Car Pierre Falcone et son ami Arcadi Geydamak (actuellement en fuite en Israël) ne se sont pas contentés de vendre des armes à l’Angola, pour plus de 500 millions de dollars. Ils ont également participé à la restructuration de la dette angolaise vis-à-vis de la Russie, portant sur 5 milliards de dollars.

Des billets à ordre à Genève

A partir de la Suisse, les deux hommes ont réussi à réduire cette dette à 1,5 milliard de dollars. Un peu plus de la moitié a déjà été remboursée par les Angolais grâce à des ventes de pétrole. «Les livraisons se sont étalées en fonction des cours du pétrole», explique un spécialiste.

Seulement voilà, l’argent en question n’aurait pas été versé dans les caisses de l’Etat russe, mais sur les comptes en banque de dignitaires russes et, vraisemblablement, angolais.

Daniel Devaud, le juge genevois en charge de ce dossier en Suisse, a fait bloquer le solde, soit environ 700 millions de dollars, qui se trouvent sous forme de billets à ordre dans une banque de la Cité de Calvin, comme l’a révélé Le Temps de mercredi.

«Le problème, affirme un proche du dossier, c’est que certains pourraient être tentés de faire annuler ces billets à ordre.» De son côté, Alexander Troller, l’avocat suisse de Pierre Falcone, s’indigne d’apprendre par la presse la probable inculpation de son client, pour «blanchiment» notamment.

Et l’avocat de lancer: «Les informations livrées par la presse sont fantasmagoriques. C’est à celui qui livrera les chiffres les plus élevés. Je constate simplement que, pour l’instant, personne n’a été inculpé en Suisse.»

Ian Hamel

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