Berne et Berlin accordent leurs violons
Gerhard Schröder souhaite une conclusion rapide des bilatérales bis entre la Suisse et l’Union européenne.
En visite officielle à Berne, le chancelier allemand a réitéré, vendredi, son soutien au président de la Confédération Pascal Couchepin.
«Une conclusion rapide de ce dossier est dans l´intérêt de l´Union européenne, de l´Allemagne et de la Suisse», a déclaré Gerhard Schröder.
Le chancelier allemand l’a déclaré à l´issue de plus d´une heure d´entretiens avec Pascal Couchepin et trois autres conseillers fédéraux, Ruth Metzler, Moritz Leuenberger et Samuel Schmid.
Dans ce dossier, deux points posent encore problème. Il s´agit des dossiers sur la lutte contre la fraude et Schengen/Dublin (coopération judiciaire et policière).
«Nous avons la volonté d´aboutir mais sous certaines conditions», a souligné le président de la Confédération. Car la Suisse n´entend pas remettre en cause son secret bancaire, ce qui mettrait en péril la place financière helvétique.
Revirement allemand
S´agissant de l´accord aérien avorté entre les deux pays – qui règle les survols au-dessus de l’Allemagne pour les avions décollant ou atterrissant à l’aéroport de Zurich Kloten – le président de la Confédération a appelé à une solution politique.
«Il ne faut pas s´enfoncer dans des procédures juridiques qui seraient insatisfaisantes», a déclaré Pascal Couchepin. Il est «nécessaire» de trouver une solution qui «tienne compte» de la réalité, a poursuivi le président de la Confédération.
Le chancelier allemand, qui a récemment affirmé qu´il refusait de nouveaux pourparlers, a créé une certaine surprise en emboîtant le pas à Pascal Couchepin.
Devant les journalistes réunis à la Résidence du Lohn, Gerhard Schröder a estimé qu´une solution politique concernant le trafic aérien était «possible» après de nouvelles discussions.
«Il se peut que les ministres des Transports parviennent à résoudre ce problème», a déclaré le chancelier. En effet, le ministre suisse des Transports, Moritz Leuenberger rencontrera son homologue allemand le 2 octobre à Berne.
Relations au beau fixe
Durant cette rencontre, le chancelier et le président de la Confédération ont également abordé la situation au Proche-Orient et en Irak.
L’occasion pour Gerhard Schröder, opposant à l’intervention des Etats-Unis en Irak, de souhaiter que l’ONU retrouve rapidement une place centrale dans l’après-guerre.
Cette visite officielle met un terme à dix ans d’absence de contacts directs au plus haut niveau entre les deux pays. Cette visite, la première depuis l’accession au pouvoir de Gerhard Schröder en 1998, succède à celle que Helmut Kohl avait effectuée en 1993.
Sans pour autant que les relations entre les deux pays aient eu à en souffrir. «Les relations bilatérales entre l’Allemagne et la Suisse sont en excellent état», a conclu Gerhard Schröder.
swissinfo et les agences
– Gerhard Schröder effectue une visite officielle en Suisse. Il a été reçu par Pascal Couchepin et d’autres ministres vendredi à Berne.
– Les discussions ont porté sur les bilatérales bis, l’échec de l’accord aérien entre les deux pays, la situation économique et le rôle des Nations unies.
– Cela faisait dix ans qu’un chancelier allemand n’avait pas fait le déplacement à Berne dans le cadre d’une visite officielle.
– Au terme des entretiens, Pascal Couchepin emmènera Gerhard Schröder dans le Lötschental, en Valais, dans le cadre d’une excursion.
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