Bilatérales: Berne et Bruxelles vont de l’avant
Le président de la Commission européenne Romano Prodi a fait état de «progrès» vendredi dans les négociations bilatérales bis entre la Suisse et l'UE.
Il s’est exprimé au terme d’une rencontre à Lausanne avec le président de la Confédération Pascal Couchepin.
Interrogé sur le fait de savoir s’il y avait eu une «impulsion politique» vendredi, M. Prodi a répondu «oui». Il a cité en particulier des «progrès» dans les dossiers de la lutte contre la fraude douanière et celui de l’espace Schengen (coopération judiciaire et policière), même s’il subsiste encore des «difficultés».
Haut niveau politique
«Tous les problèmes ont été posés sur la table (…) Nous allons renforcer le climat de coopération, je suis confiant», a-t-il encore affirmé.
De son côté, le président de la Confédération a répété la volonté suisse «d’aller au plus vite» dans ces négociations. Interrogé sur le bouclement de ces bilatérales bis avant la fin de l’année, M. Couchepin n’a toutefois pas voulu donner de garanties.
Les deux hommes ont encore dit «espérer» se retrouver fin novembre ou début décembre à l’occasion d’un sommet qui réunira également le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, dont le pays préside l’UE jusqu’à la fin de l’année.
Ce sommet sera précédé d’une nouvelle série de négociations au niveau technique, ont-ils précisé.
L’UE aura une ambassade à Berne
Plus généralement, les deux parties vont chercher un agenda alternant réunions techniques et politiques. A ce titre, M. Prodi a annoncé deux «progrès historiques».
«Il est temps d’avoir des discussions politiques au plus haut niveau» entre l’UE et la Suisse, a-t-il déclaré. «Nous avons ces discussions avec d’autres pays, notamment les Etats-Unis ou la Chine, il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait pas avec la Suisse», a-t-il ajouté.
Concrètement, une réunion de haut niveau aura lieu chaque année ou au moins une fois tous les deux ans, a précisé Pascal Couchepin. Autre nouveauté: une représentation permanente de l’UE va s’ouvrir à Berne, a annoncé le président de la Commission européenne.
Voie bilatérale
Mais au-delà de ces questions techniques, «la réalité est beaucoup plus simple», a déclaré le conseiller fédéral. «Entre la Suisse et l’Union européenne, je crois qu’il est tout simplement impossible de s’arrêter de négocier».
Après les élections fédérales de dimanche, «l’idée d’une adhésion à l’Union européenne n’est pas majoritaire en Suisse aujourd’hui», a souligné M. Couchepin dans un discours prononcé lors de la remise de la médaille d’or de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe à Romano Prodi. «Pour les années qui viennent, la voie bilatérale est la seule possible», a-t-il conclu.
swissinfo et les agences
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