Bruxelles refuse d’arbitrer le match Kloten-Munich
Le patron de Swiss, André Dosé, a rencontré mardi Loyola de Palacio, commissaire européenne chargée des Transports. Notamment pour évoquer le cas de Kloten
Pour Bruxelles, ce problème doit être réglé de façon bilatérale entre la Suisse et l’Allemagne.
«Il s’agit d’une visite de courtoisie», insiste Jean-Claude Donzel, porte-parole de Swiss. Une visite qui était prévue depuis longtemps et qui n’a rien à voir avec l’actualité helvétique ou internationale.
C’était, en effet, la première fois qu’André Dosé rencontrait à Bruxelles la commissaire espagnole. L’entrevue a duré une vingtaine de minutes. L’atmosphère, selon le directeur suisse, a été «très bonne».
Les difficultés actuelles rencontrées par les compagnies aériennes ont été évoquées. André Dosé a indiqué à son interlocutrice qu’il n’avait pas l’intention de solliciter une aide de la Confédération pour renflouer les caisses de sa compagnie. Des propos qui ont rassuré Loyola de Palacio.
En effet, pour Bruxelles, l’aide qui avait été accordée à Swissair est considérée comme une aide unique, répondant au principe «one time, last time».
Depuis le 1er juin 2002, la Suisse et l’Union européenne sont liées par un accord bilatéral sur le transport aérien. Celui-ci oblige la Suisse à respecter la législation européenne en matière de concurrence.
Le refus du Parlement suisse
Fortuite ou non, la rencontre de mardi, sollicitée par Swiss, a surtout permis à André Dosé de discuter de l’aéroport de Kloten.
L’accord aérien, durement négocié entre Berne et Berlin, a été refusé le 18 mars par le Parlement suisse. Ce refus a provoqué une réaction immédiate du gouvernement allemand qui a annoncé de nouvelles restrictions au survol du sud de l’Allemagne.
A la sortie de son rendez-vous avec Loyola de Palacio, André Dosé n’a voulu faire aucun commentaire.
Du côté de la Commission, on était plus loquace. Selon le porte-parole de la commissaire, il s’agit d’un problème bilatéral entre la Suisse et l’Allemagne. A régler entre ces deux pays. Dans ce dossier, la marge de manœuvre de la Commission européenne est «réduite».
Mesures de l’Allemagne
La Commission n’a donc pas l’intention de jouer les arbitres. D’autant plus qu’elle estime que les mesures décidées par l’Allemagne ne sont pas illégales.
«L’accord signé en 2001 par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), précise le porte-parole de Loyola de Palacio, autorise des restrictions cas par cas sur les aéroports, à condition qu’elles soient justifiées».
Tel n’est pas l’avis de Swiss. «Ces mesures sont discriminatoires, à l’égard de Swiss et du peuple suisse», déclare Jean-Claude Donzel. «Nous attendons de voir ce que le gouvernement suisse va faire», conclut le porte-parole.
swissinfo, Barbara Speziali, Bruxelles
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