Condamnation unanime des attentats à Londres

Une des victimes reçoit les premiers soins dans les rues de Londres. Keystone

La Suisse s’associe à la communauté internationale pour condamner les attentats terroristes perpétrés jeudi matin à Londres.

Les quatre explosions survenues dans la capitale britannique ont causé plus de 50 morts et 700 blessés, dont 22 grièvement atteints, a annoncé vendredi la police britannique.

Ces attentats sont survenus au lendemain de l’annonce du choix de la capitale britannique pour organiser les Jeux Olympiques de 2012 et le jour même de l’ouverture du sommet des sept pays les plus industrialisés et de la Russie en Ecosse.

Vendredi en fin de matinée, le chef de la police de la capitale britannique,
sir Ian Blair, a annoncé que les attentats de Londres ont fait plus de 50 morts et 700 blessés dont 22 grièvement atteints. Au total quatre explosions ont eu lieu, trois dans le métro et une dans un bus.

«Il est important que les personnes engagées dans le terrorisme réalisent que notre détermination à défendre nos valeurs et notre mode de vie est plus grande que leur détermination à provoquer des morts et des destructions», a souligné le premier ministre britannique Tony Blair avant de quitter le sommet du G8 pour rentrer précipitamment à Londres.

Réactions internationales

Les attentats ont suscité une vague de réactions d’horreur et d’appels à l’unité internationale face à la menace terroriste.

Les chefs des gouvernements du G8, ceux des gouvernements russe et espagnol ainsi que le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan ont également vivement réagi.

«L’Union européenne sera aux côtés du peuple britannique contre le terrorisme et pour la liberté et la démocratie», a assuré pour sa part le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso.

Les pays arabes ont également été prompts à réagir. Enfin, le pape Benoît XVI a qualifié les attentats «d’actes de barbarie contre l’humanité».

La Suisse condamne

Dans ce concert de réactions, le gouvernement suisse a également fait entendre sa voix et fait part de sa solidarité à l’égard du peuple britannique et des personnes concernées. Rien n’indique que des citoyens suisses ont été touchés par les explosions.

De tels événements montrent qu’il y a lieu d’être constamment vigilants même si, à l’heure actuelle, aucun élément ne permet d’affirmer que la Suisse pourrait être la cible de tels actes, a souligné le président de la Confédération Samuel Schmid dans un communiqué diffusé par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS).

Un avis que ne partage pas Albert Stahel expert en sécurité de l’EPFZ. Selon lui, la Suisse devrait rester préservée tant que Berne ne prend pas parti dans le conflit irakien. De plus, la Confédération représente pour les militants islamistes plutôt un pays «de repos ou de transit».

Pour le spécialiste, le fait d’accueillir des sièges de sociétés étrangères ne suffit pas à en faire la cible d’un attentat.

Par contre, pour cet expert en stratégie, l’Italie, le Danemark et la Pologne – qui ont dépoyé des contingents militaires en Irak – sont d’autres cibles potentielles d’attentats. Ce que confirme la revendication diffusée par «l’Organisation secrète d’Al-Quaïda en Europe» qui semble être à la base des explosions de Londres.

Une cellule de crise

Les autorités fédérales se tiennent informées en permanence des développements et sont prêtes à prendre toutes les mesures qui pourraient être nécessaires pour assurer la sécurité de la Suisse et de sa population.

Les ministres Samuel Schmid, Christoph Blocher et Micheline Calmy-Rey, membres de la délégation du gouvernement pour la sécurité, ont tenu une conférence téléphonique sur les événements.

Contrairement à ce qui se passe dans de nombreux autres pays, les mesures de prévention n’ont apparemment pas été renforcées en Suisse. Le dispositif de protection des ambassades établi après le 11 septembre 2001 semble être suffisant à l’heure actuelle.

L’Office fédéral de la police (fedpol) n’a pas voulu commenter les mesures de sécurité prises autour des ambassades étrangères en Suisse. «Nous suivons la situation de près et nous sommes en mesure de réagir à tout moment» en fonction de l’analyse qui sera faite de la situation, a dit Guido Balmer, porte-parole de fedpol.

De son côté, la cellule de crise du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) est en contact étroit et permanent avec l’ambassade de Suisse sur place. Cette dernière suit l’évolution de la situation et recueille les informations nécessaires auprès des autorités locales.

A Londres, un bâtiment sis sur «Liverpool street» abritant une succursale de l’UBS a notamment dû être évacué.

La bourse en émoi

Enfin comme les principales places financières européennes, la Bourse suisse a vivement réagi à l’annonce des attentats. Le cours du Swiss Market Index a chuté de plus de 3% avant de se raffermir quelque peu. Le SMI des valeurs vedettes n’a finalement concédé que 0,93 % à 6250,57 points.

Plombé en fin de matinée par des ventes paniques, il a lâché un moment jusqu’à 3,1 %. Les investisseurs ont finalement retrouvé leur sang-froid dans l’après-midi et redressé peu à peu la pente, qui n’en est pas moins demeurée clairement baissière.

«La situation est restée tendue, mais on s’habitue après le 11 septembre et Madrid», ont indiqué laconiquement des courtiers.

swissinfo et les agences

Faits

De nombreuses institutions financières helvétiques ont leurs bureaux à Londres. Parmi elles, UBS, Credit Suisse, Swiss Re.
La banque UBS a évacué son immeuble après les explosions.
Le ministère suisse des affaires étrangères tente d’établir s’il y a des victimes parmi les personnes touchées.

En bref

– Le fil des événements des attentats de Londres :

– 7h51 première explosion dans une rame de métro non loin des stations de métro de Liverpool street et Moorgate.

– 7h56 seconde explosion dans le métro près des stations de Russel Square et King’s Cross.

– 8h17 troisième explosion à la station Edgware Road.

– 8h47 dernière explosion à l’arrière d’un autobus assurant la liaison Hackney/Marble Arch.

– Vendredi en fin de matinée, le dernier bilan de la police britannique faisait état de plus de 50 morts et de 700 blessés, dont 22 grièvement atteints.