Corinne Rey-Bellet se pare d’argent
24 heures après Bruno Kernen, Corinne Rey-Bellet a conquis un nouveau sésame pour la Suisse à Saint-Moritz.
La Valaisanne a vaincu le signe indien pour s’offrir la plus importante médaille de sa carrière, l’argent de la descente des Mondiaux.
Oubliées, effacées d’un seul coup la rage et la déception des deux quatrièmes places des derniers Mondiaux de Sankt-Ankton, la vilaine blessure au genou et les propos blessants de l’ancien champion Peter Müller après sa prestation décevante dans le super-G du début de semaine.
En arrachant la médaille d’argent de l’épreuve reine des championnats du monde, Corinne Rey-Bellet a vaincu le mauvais sort qui s’acharnait sur elle depuis trop longtemps.
Une belle revanche
A 31 ans, elle a su saisir de très belle manière l’une des dernières chances qui s’offraient à elle d’enfin figurer sur le podium d’une compétition majeure.
Sur un tracé rendu soudain plus rapide par le soleil et comprenant deux longues parties de glisse séparées par une partie plus technique, Corinne Rey-Bellet a su faire parler son expérience.
A égalité parfaite avec l’Autrichienne Alexandra Meissnitzer au final, elle a longtemps pu espérer terminer sur la plus autre marche du podium avant d’être devancée de onze petits centièmes par la Canadienne Mélanie Turgeon.
«J’ai vécu des moments très difficiles dans ma carrière et j’ai été poursuivie par la malchance. J’ai beaucoup pleuré et j’ai également songé bien des fois à raccrocher», expliquait la Valaisanne après sa performance.
Avant d’ajouter: «J’ai su faire abstraction de tout cela et ça a enfin payé. Remporter enfin une médaille lors de Mondiaux, et de plus ici en Suisse, c’est vraiment un immense bonheur.»
Et ce n’est pas peut-être pas terminé. Désormais en pleine confiance, la Valaisanne pourrait très bien venir s’immiscer parmi les meilleures lors des épreuves du géant et du combiné à venir.
Un week-end en or pour les organisateurs
Au terme de ce week-end riche en émotions, tout le camp suisse a donc retrouvé le sourire. Les tensions ont disparu. La confiance nécessaire aux exploits est réapparue.
Les organisateurs de la manifestation sont également ravis. Ces médailles suisses, ajoutées au soleil omniprésent et aux magnifiques images de l’Engadine retransmises dans le monde entier, suffisent amplement à leur bonheur.
Après les craintes du début des Mondiaux de ne pas réussir à attirer les 100 000 spectateurs escomptés, l’optimisme est aujourd’hui de mise.
Au total, 55 000 spectateurs (38 000 lors de la descente des hommes et 17 000 lors de celle des dames) ont assisté ont deux courses du week-end.
«Et pour le slalom géant des hommes, les préventes sont en train d’exploser, confirme Andrea Gilli, membre du comité d’organisation des Mondiaux de Saint-Moritz.
Selon les prévisions actuelles plus de 40 000 personnes devraient en effet rejoindre l’aire d’arrivée de Salastrains avant de s’éparpiller tout au long du tracé.
swissinfo, Mathias Froidevaux à Saint-Moritz
Engiadina, la piste de la descente dame des Championnats du monde de Saint-Moritz – du nom romain de l’Engadine – est longue de 2719 m.
Le départ se trouve à 2745 m.
L’arrivée de Salastrains se situe à 2040 m.
La dénivellation de la piste est de 705 m.
La nouvelle championne du monde de la spécialité, la Canadienne Mélanie Turgeon, a dévalé cette pente en 1:34.30
– 24 heures après le bronze de Bruno Kernen lors de la descente homme de samedi, Corinne Rey-Bellet remporte l’argent de la discipline reine dimanche (ex-aequo avec l’Autrichienne Alexandra Meissnitzer).
– Après le super-G d’ouverture des hommes (Maier-Miller), c’est déjà la deuxième fois que deux athlètes se partagent l’argent lors de ces Mondiaux.
– Après un début de Championnats du monde en demi-teintes, la délégation suisse a vécu un week-end faste en décrochant deux médailles.
– Alors qu’il reste encore cinq épreuves à disputer, les Suisses peuvent espérer faire mieux que lors des derniers Mondiaux de Sankt-Ankton où ils avaient récolté trois médailles (deux d’or avec Sonja Nef et Michael von Grünigen et une de bronze grâce à Paul Accola).
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