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Crise autrichienne au sein de l’UE: mission accomplie pour le Suisse Luzius Wildhaber

A la demande de l'Union européenne (UE), le président de la Cour européenne des droits de l'homme a nommé trois «sages» pour observer le respect des droits de l'homme en Autriche. La fin des sanctions est à ce prix.

Le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel était à Bruxelles au moment où la composition du trio a été révélée. Luzius Wildhaber a tenu à l’en informer personnellement par téléphone, un geste salué par le chef du gouvernement autrichien.

Lors d’une conférence de presse, Wolfgang Schüssel a même rendu un hommage appuyé au président suisse de la Cour européenne des droits de l’homme. Pour lui, il n’y a pas trois sages, mais quatre; et le premier d’entre eux est précisément Luzius Wildhaber.

Pour le premier ministre autrichien, la principale qualité du Bâlois aura été, en l’occurrence, de se déterminer très rapidement. «Les Suisses sont comme ça», a observé Wolfgang Schüssel.

L’hommage du chancelier au rôle joué par un Suisse n’est pas totalement fortuit: depuis le début de la crise autrichienne, Vienne a pu compter sur l’appui de son voisin helvétique. Wolfgang Schüssel y a été reçu à bras ouverts en visite officielle au moment où ses collègues européens se demandaient s’il convenait de lui adresser la parole lors des réunions officielles où ils ne pouvaient pas l’éviter.

Du trio désigné par Luzius Wildhaber émerge la stature de l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari, spécialiste des conflits en tous genres et nettement plus sanglants que la crise autrichienne, que ce soit en ex-Yougoslavie, en Irlande du Nord ou au Proche-Orient.

Les deux autres sages sont un peu moins connu, mais ils affichent tout de même une solide légitimité. Il s’agit de l’Allemand Jochen Frowein, directeur d’un institut universitaire et ancien membre de la Commission européenne, et de l’ancien ministre espagnol Marcelino Oreja.

Quant à Luzius Wildhaber, il souligne que sa mission se termine avec cette nomination. Le professeur de droit bâlois peut à nouveau s’atteler à la montagne de dossier en suspens de la Cour de Strasbourg.

Thierry Zweifel, Bruxelles

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