Crise irakienne: Berne offre ses bons offices
La Suisse est prête à organiser une rencontre de la dernière chance pour éviter une guerre en l'Irak.
Micheline Calmy-Rey a fait cette proposition au secrétaire d’Etat américain Colin Powel lors de leur entretien en marge du Forum économique de Davos.
La nouvelle cheffe de la diplomatie suisse a solennellement mis en garde samedi les Etats-Unis sur les désastreuses conséquences humanitaires d’une guerre en Irak.
«Alors que l’on parle beaucoup de pétrole et de sanctions, la Suisse se soucie avant tout des êtres humains», a lancé la conseillère fédérale.
Berne ne soutient pas le régime brutal de Saddam Hussein, qui doit être désarmé, a-t-elle encore précisé. Mais la Suisse reste particulièrement préoccupée par le sort des populations civiles en cas d’opération militaire.
Et la conseillère fédérale de rappeler la tradition humanitaire de la Suisse. Et de souligner qu’elle abritait le siège de la Croix-Rouge et qu’elle était dépositaire des Conventions de Genève.
Nouvelle résolution
La cheffe du Département des affaires étrangères a par ailleurs déclaré que, dans le but d’éviter un conflit avec l’Irak, la Confédération était disposée à accueillir une réunion de la «dernière chance» sur son sol.
Genève avait déjà été le théâtre d’une telle initiative – infructueuse – en janvier 1991, à la veille de la guerre du Golfe.
«Même si la Suisse est un petit pays, elle doit tout faire pour éviter un conflit et une catastrophe humanitaire», a encore relevé Micheline Calmy-Rey.
La nouvelle cheffe de la diplomatie suisse a, par ailleurs, rappelé la position du Conseil fédéral sur le dossier irakien. Berne estime en effet qu’il faut laisser le temps aux inspecteurs de l’ONU de terminer leur travail.
Et conseillère fédérale de souligner qu’une éventuelle attaque ne pouvait intervenir sans une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Entretiens positifs
L’entrevue entre Micheline Calmy-Rey et son homologue américain a duré plus d’une demi-heure. Et la nouvelle cheffe du Département fédéral des affaires étrangères a affirmé que Colin Powell s’était montré très réceptif aux arguments de la Suisse.
Interrogée sur la polémique créée par sa décision de ne participer au WEF qu’à condition de rencontrer Colin Powell, la conseillère fédérale a estimé que le «forcing» était justifié.
Selon elle, il était important que Berne puisse exprimer clairement sa position auprès des Américains.
swissinfo avec les agences
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