Désillusions et espoir pour l’avenir
La presse suisse prend acte avec tristesse de l'élimination de la Nati par l'Ukraine en huitièmes de finale de la Coupe du monde.
Malgré la défaite, l’excellente prestation globale de l’équipe suisse de football est saluée. Et déjà, certains titres tablent sur l’expérience accumulée dans la perspective de l’Euro 2008.
A noter que vu la longueur de la partie, certains quotidiens coincés par leurs délais d’impression n’ont pas eu le temps de développer la nouvelle, voire même simplement de la donner.
Ici et là, on s’en tient donc à un titre, une photo et quelques lignes et l’on renvoie pour le reste le lecteur au site Internet du journal.
Et partout bien sûr, le ton est à la déception, à l’image du «Matin», qui titre sobrement «Dommage !», sous la photo poignante du défenseur Ludovic Magnin en larmes, et «merci de nous avoir fait rêver».
Le quotidien de boulevard romand parle d’un «petit match», livré par une équipe «moins tranchante que la semaine dernière» et d’une défaite «rageante», puisque l’Ukraine était «bonne à prendre».
Rendez-vous à l’Euro 08
Et «Le Matin» de mettre en exergue la phrase du même Ludovic Magnin au terme de la rencontre: «nous sortons grandis de cette aventure et nous avons engrangé de l’expérience en vue de l’Euro 2008».
Le quotidien «Le Temps» parle de «désillusion», au terme d’un «voyage de deux heures au bout de l’angoisse, de l’ennui et finalement de la tristesse. Perdre sans avoir joué, sans avoir pris le moindre but en quatre matches, 0-0 à la fin du temps réglementaire, c’est dur».
«Très vite, il faudra retrouver le sourire, conclut le quotidien. Retenir le bon, oublier le mauvais et se remobiliser vers le prochain objectif: l’Euro 2008».
Outre-Sarine, le «Blick», a «la grande gueule de bois». Et le journal, qui l’avait tellement critiqué, rend hommage au gardien Pascal Zuberbühler, aucun but encaissé en 390 minutes de jeu et un premier penalty arrêté.
Mais qu’à cela ne tienne, le quotidien de boulevard se réjouit déjà de l’Euro 08, au cours duquel cette équipe «pourra faire encore bien plus».
La fin d’un rêve
«Quel combat, quelle défaite !», titre de son côté «La Tribune de Genève», pour qui la Suisse s’est montrée «trop inconsistante sur le plan offensif» durant les 120 minutes du match avant de craquer «au pire moment».
«Le rêve est fini», titrent en cœur la «Basler Zeitung», le «Tages Anzeiger» et la «Neue Luzerner Zeitung», les deux premiers parlant également de «larmes» et d’«amertume». Pour le «Bund», c’est «la marche» qui est terminée.
La «Berner Zeitung» estime que cette équipe a «gagné en réputation», cette équipe qui ne s’est pas montrée aussi forte offensivement que contre la Corée du Sud, mais dont la défense était particulièrement solide.
Sous les sifflets
La Regione évoque pour sa part ce «retour à la dure réalité, que nous aurions souhaité plus lointain. Adieu la Coupe du monde, entre les millions d’applaudissements et la déception, aussi pénible qu’inévitable», écrit le quotidien tessinois.
En italien également le Corriere del Ticino souligne que les deux équipes ont livré à Cologne «un match en partie désastreux et ennuyeux, que les spectateurs qui n’étaient ni dans un camp ni dans l’autre n’ont pas pu s’empêcher de siffler».
«Un match, aussi dur que cela soit à admettre, qui a été jusqu’ici le plus faible de cette Coupe du monde», estime même le Tages Anzeiger.
Un vrai pays de football
«Goût d’inachevé et grosse frustration» dans La Liberté, pour qui «la déception est à la hauteur de l’enthousiasme que cette équipe a su provoquer: immense».
Et de rappeler que «l’espace d’une quinzaine, la Suisse a transpiré le ballon rond à la façon de ce qui se vit dans les vrais pays du football. Ses rues, ses bistrots avaient un petit quelque chose d’Espagne, une saveur d’Angleterre, un goût d’Italie, au moment où l’on refait le match de la veille avec le parfait inconnu de la table d’à côté».
swissinfo, Marc-André Miserez
– Lundi soir, la Suisse s’est inclinée en huitième de finale de Coupe du monde contre l’Ukraine. 0-0 au terme du temps réglementaire et des prolongations, puis 0-3 aux tirs au but.
– L’équipe nationale disputait son troisième huitième de finale d’un Mondial de l’après-guerre.
– Elle avait gagné le premier 4-1 contre l’Italie le 23 juin 1954 à Bâle avant de perdre le deuxième 3-0 devant l’Espagne le 2 juillet 1994 à Washington.
– Les Suisses ont enregistré leurs meilleurs résultats lors des éditions de 1934, 1938 et 1954 en se hissant, à chaque fois, jusqu’en quarts de finale de la compétition.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.