Dans un monde ultra-connecté, les «dumbphones» font leur retour
Surnommés «dumbphones», les téléphones portables basiques avec des touches connaissent un regain de popularité. La nostalgie et la tendance à la détox numérique expliquent notamment cet engouement.
Selon les derniers chiffresLien externe publiés par Digitec Galaxus, les ventes de ces anciens modèles sont en hausse de 66% au deuxième trimestre. Le site brack.ch observe la même tendance.
Cet intérêt s’observe avant tout chez les personnes d’un certain âge, indique Digitec Galaxus, précisant qu’une grande partie de sa clientèle avait recherché les termes «téléphone portable pour les séniors». Selon la boutique en ligne, les touches physiques sont en effet probablement plus faciles à utiliser pour les personnes âgées.
Les téléphones basiques sont toutefois également utilisés par les jeunes générations. Ils séduisent notamment les parents souhaitant offrir un premier appareil à leurs enfants, mais ne voulant pas leur acheter un smartphone.
Retour à l’essentiel
Selon le sociologue spécialiste du numérique à l’Université de Lausanne Olivier Glassey, ce regain d’intérêt s’explique aussi en partie par leur côté nostalgique et par une envie d’un retour à un passé moins virtuel. «Il y a un intérêt à des usages peut-être moins complexes et moins envahissants», affirme-t-il dans La Matinale de la RTS. «Cela permet de rester à l’essentiel.»
Les dumbphones («téléphones idiots» en français, par opposition aux «téléphones intelligents» que sont les smartphones) permettent en effet uniquement de téléphoner et d’envoyer des messages. L’absence d’applications signifie également que ces téléphones offrent une meilleure autonomie de batterie et que les utilisateurs n’ont pas de données personnelles enregistrées sur l’appareil.
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«Sur ces appareils-là, on ne met pas toute sa vie, et notamment pas d’applications de paiement, ce qui fait que perdre ce type d’appareil est un peu moins grave que de perdre nos smartphones sur lesquels nous mettons beaucoup d’informations», explique Olivier Glassey.
Détox numérique en vogue
Ce retour à la mode intervient alors que la détox numérique est également en vogue. De plus en plus de personnes tentent en effet de se passer de leur téléphone, souvent en profitant des vacances pour bénéficier d’une véritable déconnexion numérique. Les dumbphones présentent donc une bonne alternative.
«Ces appareils permettent de réfléchir un peu au temps passé devant les écrans et surtout à la vacuité qu’il y a intrinsèquement dans énormément de choses que l’on consomme en boucle», indique Olivier Glassey. Pour le sociologue, l’utilisation d’un téléphone basique permet également de remettre en question la contrainte à la connexion permanente.
Cette nouvelle tendance ne signifie cependant pas forcément de renoncer complètement aux fonctionnalités ultra-pratiques des smartphones. Pour ses adeptes, il s’agirait plutôt d’avoir deux appareils, utilisés à des moments distincts pour leurs avantages respectifs.
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