Des dizaines de milliers de jeunes dans la rue

A Berne, la manifestation la plus grande a réuni plus de 10'000 personnes. swissinfo.ch

Le drapeau arc-en-ciel a flotté sur la plupart des villes de Suisse jeudi, du matin jusqu'au soir. Comme ailleurs en Europe, des dizaines de milliers de manifestants ont protesté contre le début de la guerre en Irak.

Collégiens et étudiants ont été relayés en fin de journée par leurs aînés.

A Berne, 10’000 à 15’000 élèves ont choisi de montrer leur indignation directement aux ambassades américaine et britannique.

Devant la représentation des Etats-Unis, ils se sont étendus trois minutes sur le sol pour symboliser les victimes du conflit, avec en fonds la chanson de John Lennon «Imagine».

Certains manifestants ont ensuite tenté d’escalader les barrières de l’ambassade. Ils ont lancé des pierres, des oeufs et des bouteilles sur les policiers, qui sont restés en retrait. Un drapeau américain a aussi été brûlé.

Entre-temps, près de 80 jeunes ont occupé les locaux d’une radio locale bernoise BE1. Ils sont partis une fois que la radio a accepté de diffuser un enregistrement de 6 minutes contre la guerre.

En début de soirée, les étudiants bernois ont été rejoints par 1200 à 4000 personnes, selon les sources.

8000 à Lucerne

A Lucerne, le déclenchement de l’agression américaine a suscité la plus grande manifestation depuis des décennies.

Quelque 8000 élèves venus de tout le canton et même de cantons voisins se sont rassemblés avec des bougies ou des drapeaux pour la paix à la main.

Ils ont défilé dans la vieille ville, bouclée pour l’occasion. Une seconde manifestation a rassemblé près de 2500 personnes en soirée.

Entre 5000 et 6000 écoliers bâlois, rejoints par des élèves de la campagne et d’Allemagne voisine, se sont également rassemblés pour manifester leur colère au son des sifflets.

Certains passants se sont plaints des dérangements occasionnés au trafic, d’autres ont félicité les jeunes pour leur engagement. Une dame âgée leur a offert des fleurs.

Une deuxième manifestation en soirée a réuni près de 5000 personnes.

Grenades lacrymogènes à Genève

A Genève, ils étaient 5000 environ. Les collégiens ont défilé avec les drapeaux arc-en-ciel de la paix et des panneaux «No war». Ils se sont rendus à la mission permanente des Etats-Unis, où ils ont crié des slogans pacifistes.

Plusieurs centaines d’entre eux ont franchi les grilles et le muret du parc qui entoure le bâtiment américain, protégé par les unités spéciales anti-émeute.

La police a alors tiré plusieurs dizaines de grenades lacrymogènes, sans faire apparemment de blessé. Les manifestants se sont dispersés vers 15h30.

En soirée, 3000 à 4000 personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Genève.

Quelques heures plus tard, des manifestants ont érigé un «camp de la paix» dans un champ près de la mission américaine de Genève. Ils espèrent pouvoir y rester jusqu’à samedi.

4000 à Lausanne, 2000 à Neuchâtel

Près de 4000 étudiants et collégiens se sont également mobilisés à Lausanne. Là encore, une seconde manifestation en fin de journée a réuni près de 3000 personnes.

A Neuchâtel, plus de 2000 étudiants et écoliers ont défilé pacifiquement, avant de se rendre au Château, siège du gouvernement cantonal, où la conseillère d’Etat Monika Dusong s’est adressée à eux.

Plus de 5000 élèves tenant des ballons blancs avec l’inscription ‘Peace’ se sont aussi rassemblés à Zurich. Une nouvelle manifestation en début de soirée a réuni le même nombre de personnes.

Rendez-vous samedi à Berne

A Winterthour, on en a dénombré 1200, entre 1200 et 1500 à Saint-Gall, 1000 à Olten, 500 à Soleure et quelques centaines à Bienne, Baden et à Aarau.

A Fribourg, c’est au son du «Déserteur» de Boris Vian et à l’appel du collectif anti-guerre de Fribourg qu’une centaine de personnes ont défilé au centre-ville.

Des manifestations similaires se sont encore déroulées à Bâle, Sion, Lugano et Locarno.

Dans toutes les villes de Suisse, les manifestants se sont donnés rendez-vous pour un grand rassemblement national samedi dans la capitale fédérale.

swissinfo et les agences