Des précédents en Côte d’Ivoire et au Ghana

L'échec de l'accord Suisse-Sénégal n'est pas la première déconvenue de l'ODR en matière de rapatriement en Afrique de l'Ouest des requérants d'asile déboutés.

Leur renvoi, cette fois vers la Côte d’Ivoire et le Ghana, avait déjà suscité la polémique.

En janvier 2000, un article de l’ «Hebdo» nous apprenait que l’Office fédéral des réfugiés (ODR) avait renvoyé l’année précédente vers Abidjan plusieurs dizaines de candidats à l’asile ouest-africains sans papiers.

Des ONG, à l’instar d’Amnesty International, avaient vivement critiqué cette «filière ivoirienne» permettant à la Suisse de «se débarrasser de manière expéditive de ses requérants d’asile ouest-africains».

Elles avaient mis en garde sur les risques d’abus à l’égard des personnes refoulées, surtout à l’aéroport d’Abidjan. D’autant plus que Berne n’avait aucun contrôle sur le traitement qui leur était réservé.

L’ODR avait rejeté ces accusations en affirmant que cette pratique n’avait rien d’illégal. Quoi qu’il en soit, la «filière ivoirienne» a été abandonnée depuis.

Ghana aussi

«Ces renvois en Côte d’Ivoire étaient intervenus sans réel accord avec les autorités locales», souligne Catherine Morand, porte-parole de la section suisse d’Amnesty International.

D’ailleurs, ajoute-t-elle, avant la Côte d’Ivoire, l’ODR avait déjà tenté de renvoyer les requérants d’asile ouest africains déboutés vers le Ghana.

swissinfo et les agences