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En Suisse, 6,8% des enfants sont pauvres

Près de 50 millions d'enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté dans les pays de l'OCDE. Keystone

De plus en plus d’enfants vivent en-dessous du seuil de pauvreté dans les pays riches, selon une étude de l’UNICEF.

La Suisse est l’un des pays où la situation est la moins mauvaise, juste après les pays nordiques.

«La conviction répandue que la pauvreté des enfants dans les pays riches diminue régulièrement ne correspond nullement à la réalité», affirment les auteurs de l’étude du Centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Au total, dans les 24 pays de l’OCDE étudiés, près de 50 millions d’enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Au cours des dix dernières années, la proportion d’enfants pauvres a augmenté dans 17 pays industrialisés sur 24.

Mieux au Danemark qu’en Italie

Dans les pays nordiques, la situation est moins mauvaise. Au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Suède, la proportion d’enfants qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté ne dépasse pas 4%. En Suisse, elle atteint 6,8%, tout comme en Tchéquie.

Le Mexique (27,7%) et les Etats-Unis (22%) sont les pays qui comptent la plus forte proportion d’enfants pauvres. En Europe, c’est l’Italie (16,6%) qui enregistre le taux le plus élevé. L’Irlande, le Portugal et la Grande-Bretagne ne sont pas loin (plus de 15%).

Ces dix dernières années, la pauvreté a diminué fortement dans quatre pays seulement: l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis (où le niveau reste très élevé), ainsi qu’en Norvège.

Lié à l’aide publique

Le rapport montre que des dépenses publiques importantes dans le domaine social vont de pair avec des taux faibles de pauvreté des enfants.

En moyenne, ces transferts aboutissent à une réduction de plus de 40% de la pauvreté. La réduction est de 80% dans les trois pays aux taux les plus bas, Danemark, Finlande et Norvège.

D’ailleurs, les transferts sociaux en faveur des familles sont faibles en Grèce, en Italie, en Irlande, au Portugal et en Espagne, où la proportion des enfants pauvres dépasse les 10%.

Les familles oubliées

L’UNICEF relève que dans la plupart des pays, la hausse des dépenses sociales constatée dans les années 90 s’est concentrée sur la santé et les retraites plutôt qu’en faveur des enfants.

En Suisse, pays où les transferts sociaux ont augmenté de 7,5% sur dix ans, cette hausse a été dirigée pour l’essentiel vers l’aide aux personnes âgées et la santé. L’aide aux familles a seulement bénéficié d’une toute petite hausse de 0,14%.

Globalement, les transferts sociaux en faveur des familles ont baissé dans 13 des 28 pays de l’OCDE étudiés. Et lorsqu’il y a une hausse des dépenses pour les familles, elle est toujours très modeste, sauf en Australie.

Influence du chômage

Selon les chercheurs de l’UNICEF, les taux de pauvreté ne découlent pas seulement de l’ampleur de l’aide publique. Les changements sociaux, économiques et politiques se combinent.

Le rapport note que les revenus des classes inférieures de la société ont eu tendance à diminuer dans beaucoup de pays, par exemple en Italie et en Hongrie.

Des facteurs comme la hausse du chômage et l’augmentation du nombre de familles monoparentales expliquent aussi la forte proportion d’enfants pauvres dans les pays riches.

swissinfo et les agences

Les pays de l’OCDE qui enregistrent les plus faibles proportions d’enfants pauvres sont le Danemark (2,4%), la Finlande (2,8%), la Norvège (3,4%), la Suède (4,2%), la Suisse et la Tchéquie (6,8%).
Le Mexique (27,7%) et les Etats-Unis (21,9%) comptent les plus fortes proportions d’enfants pauvres.
En Europe, c’est l’Italie qui détient le taux le plus élevé (16,6%).

– L’étude de l’UNICEF montre que des dépenses publiques importantes dans le domaine social vont de pair avec des taux faibles de pauvreté des enfants.

– Plusieurs autres facteurs expliquent aussi la forte proportion d’enfants pauvres dans les pays riches: la hausse du chômage et l’augmentation du nombre de familles monoparentales, entre autres.

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