Euro 2008: la Suisse aux anges

Ralp Zloczower (gauche), président de l'ASF, congratule son homologue autrichien Friedrich Stickler. Keystone

Favoris dans la course à l'organisation des Championnats d'Europe de football 2008, la Suisse et l'Autriche remportent la mise après un long suspense.

Le pays se réjouit des retombées prévisibles en termes d’image, d’impulsions sportive et économique.

«Nous avons la meilleure candidature», n’a cessé de marteler Ralph Zloczower, président de l’association suisse de football, depuis le début de la procédure d’attribution. Force est d’admettre que le dossier austro-suisse frisait la perfection.

Jeudi, les quatorze membres du comité exécutif de l’Union européenne de football (UEFA) – réunis à Nyon pour le vote final – lui ont officiellement donné raison.

Annoncé en grande pompe dans une salle feutrée d’un grand hôtel genevois par le président suédois de l’UEFA, Lennart Johansson, le verdict n’est donc pas une surprise. Mais ce succès a été long à se dessiner.

La surprise hongroise

De manière tout fait inattendue, c’est contre la candidature hongroise que le ticket des deux pays alpins s’est imposé lors du dernier tour. Juste avant, la Grèce et la Turquie avaient été évincées.

L’élimination rapide et imprévisible de la candidature nordique (Finlande, Suède, Norvège et Danemark) a failli brouiller les cartes. Les modalités complexes de vote de l’UEFA font que seuls les membres des pays hors course ont le droit de donner leur opinion.

Ouvertement hostiles à la candidature helvético-autrichienne, les trois membres scandinaves du comité exécutif de l’UEFA auraient ainsi pu changer la donne.

«J’ai eu un peu peur lorsque j’ai vu les trois représentants nordiques entrer dans la salle pour voter», admettra soulagé Giangiorgio Spiess, le membre suisse du comité exécutif.

La cerise sur le gâteau

Mais il était dit qu’après les échecs successifs de Sion 2006 et de Berne 2010, le scénario catastrophe ne se répéterait pas une nouvelle fois pour la Suisse. Il était temps.

Ceci d’autant que cette nomination conjointe avec l’Autriche intervient au terme d’une année remarquable pour le football suisse.

Le titre de champion d’Europe décroché par les moins de 17ans, l’accession en demi-finale de l’Euro des moins de 21 ans, les magnifiques résultats de l’équipe nationale et le fabuleux parcours du FC Bâle en ligue des Champions sont la preuve d’un renouveau extraordinaire.

Cinquante-huit ans après avoir eu l’honneur d’accueillir une phase finale de la Coupe du monde, la Suisse sera une nouvelle fois l’hôte d’un grand événement footbalistique.

Avec un budget devisé à 170 millions de francs suisses, l’Eurofoot est considéré comme la troisième manifestation sportive la plus importante après les Jeux olympiques d’été et la Coupe du monde de football.

Retombées positives

Du côté de la Suisse officielle, le gouvernement et le ministre des Sports ne peuvent que se réjouir du choix de l’UEFA. «C’est une grande joie pour la Suisse et pour tous ceux qui aiment le sport», a déclaré Samuel Schmid.

Les effets d’un tel événement ne doivent pas être négligés non plus, souligne le ministre. Le football suisse en sera dynamisé et économiquement parlant, il ne peut y avoir que des retombées bénéfiques.

Samuel Schmid se dit convaincu que l’Euro impressionnera le monde entier et que les spectateurs découvriront la richesse linguistique et la multiculturalité de la Suisse.

swissinfo/Mathias Froidevaux à Genève

En bref

-Par la voix de son président Lennart Johansson, l’Union européenne de football (UEFA), annonce officiellement que la Suisse et l’Autriche organiseront la phase finale de l’Eurofoot 2008

-54 ans après avoir reçu une phase finale de Coupe du monde, la Suisse sera à nouveau l’hôte d’une grande manifestation de football

-Il s’agit d’une grande première pour l’Autriche, jusqu’ici triple candidate malchanceuse

-Ce succès survient après les échecs de Sion 2006 et Berne 2010