Feu vert à l’extradition d’Achraf

A Zurich, le terroriste présumé avait failli passer entre les mailles du filet. Keystone Archive

La Suisse a accepté d'extrader vers l'Espagne l'islamiste Mohammed Achraf, soupçonné d'avoir projeté un attentat contre un tribunal à Madrid.

Détenu à Zurich depuis août 2004, ce chef présumé d’une cellule islamiste radicale a trente jours pour faire appel.

Le terroriste présumé avait été arrêté le 28 août à l’aéroport de Zurich pour un petit délit. L’homme, qui vivait en Suisse comme requérant d’asile depuis 2003, est soupçonné d’avoir préparé des «activités terroristes» en Espagne et éventuellement en Suisse.

Il serait le cerveau d’un groupe nommé «Martyrs du Maroc». Cette cellule projetait de faire sauter un camion rempli de 500 kg d’explosif près de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, et de la Cour suprême.

Interpol à Madrid

Le 21 octobre dernier, Mohammed Achraf, qui était alors détenu à la prison de l’aéroport de Zurich en vue de son expulsion, a été placé en détention aux fins d’extradition.

L’Algérien est également en détention préventive dans le cadre d’une procédure ouverte par le Ministère public de la Confédération (MPC). Elle doit révéler s’il a préparé des attentats depuis la Suisse.

Berne – et plus particulièrement l’Office fédéral de la justice – a décidé de son extradition sur la base d’un mandat de recherche international émis par Interpol Madrid.

Tiraillements internationaux

Cette affaire avait dans un premier temps suscité quelques tiraillements entre autorités judiciaires suisses et espagnoles. Elle avait également jeté le doute sur la compétence des services helvétiques concernés par la sécurité du pays.

Achraf en effet avait failli être expulsé sans autre forme de procès. Avec pour conséquence de pousser le ministre Christoph Blocher à venir assurer le pays de la bonne marche de ses services de police.

swissinfo et les agences