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Feu vert à l’envoi de soldats armés en Bosnie

Pour être facilement reconnaissables en Bosnie, les véhicules suisses seront munis du signe de l'EUFOR. Keystone

Après les sénateurs, les députés ont accepté jeudi d'envoyer jusqu'à 20 militaires pour des missions de liaison et d'observation en Bosnie.

La Suisse peut donc formellement participer à la Force européenne (EUFOR) qui a pris la relève de l’OTAN au début du mois en lançant l’opération Althea.

La gauche anti-militariste et la droite dure, opposé par principe à l’envoi de soldats à l’étranger, ont combattu en vain cette décision.

La Bosnie-Herzégovine a davantage besoin de démineurs que de soldats, a critiqué le député écologiste Josef Lang, également membre de la direction du Groupe pour une Suisse sans armée.

Le gouvernement n’a en outre pas respecté le droit en envoyant déjà début novembre onze militaires soutenir l’EUFOR. Cette manière de procéder témoigne d’un «irrespect incroyable à l’égard des représentants du peuple», a dénoncé Joseph Lang.

La loi permet de ne recevoir l’aval du Parlement qu’a posteriori s’il y a urgence, a répliqué le ministre de la défense Samuel Schmid. Et de rappeler qu’en octobre le Conseil des Etats s’était prononcé sans opposition en faveur de cet engagement.

De plus, les soldats suisses n’ont été envoyés sur place que pour préparer une mission et non pour l’accomplir, a souligné le ministre. Admettant que la procédure était quand même discutable, il a souligné que le cas ne ferait pas école.

Pour le reste, la Suisse a intérêt à ce que la sécurité soit assurée dans les Balkans, a ajouté le député radical (PRD / droite) Didier Burkhalter au nom de la Commission de la politique de sécurité (CPS).

En plus d’être un geste envers la communauté internationale, son engagement donnera aux militaires helvétiques l’occasion de récolter des expériences très utiles.

Active depuis début décembre



Dotée d’un effectif de 7000 militaires, l’EUFOR est active sous mandat de l’ONU depuis début décembre en Bosnie-Herzégovine. Elle y a remplacé la force de stabilisation de l’OTAN (SFOR).

Outre le maintien de la paix, elle accomplit des tâches de soutien aux autorités civiles dans des domaines comme la lutte contre le crime organisé, le retour des réfugiés, la réforme de la défense et le soutien au Tribunal pénal international.

La Suisse a été sollicitée par le Royaume-Uni pour participer à la brigade britannique de l’EUFOR. Stationnés près d’emplacements de conflits potentiels, les militaires helvétiques ont pour mission d’établir des contacts étroits avec la population, les autorités locales et les organisations internationales travaillant dans la région.

swissinfo et les agences

La Chambre du peuple a accepté par 93 voix contre 66 la participation de soldats suisses à l’EUFOR.
L’EUFOR est dotée d’un contingent de 7000 hommes.
La Suisse enverra un maximum de 20 hommes.
La participation suisse est devisée à 5,4 millions de francs par an.

– La Suisse n’en est pas à sa 1ère mission dans les Balkans.

– Depuis 1999, elle participe au contingent international de la KFOR au Kosovo. (Swisscoy).

– Trois policiers participent à l’opération de police de l’UE en Macédoine (Proxima).

– De 1996 à 2000, des «bérets jaunes» suisses ont appuyé la mission de l’OSCE en Bosnie.

– En 2001, le peuple suisse a accepté que les soldats en mission à l’étranger soient armés.

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