Glaris réduit radicalement le nombre de ses communes

Keystone

Il n'y aura plus dans le canton de Glaris que trois communes, contre vingt-cinq actuellement. Ainsi en a décidé dimanche la Landsgemeinde, à la surprise quasi générale.

Le gouvernement a échoué à faire passer son projet à dix communes. Objectifs de la réforme: économies et simplification des structures.

Jamais la Landsgemeinde de Glaris n’avait accueilli autant de jeunes, rapporte un témoin. Ils ont apparemment fait la différence, déjouant les pronostics sur cette réforme structurelle des communes.

Beaucoup prévoyaient en effet un rejet pur et simple des fusions proposées.

En clair, un vent de révolution a soufflé dimanche sur la Landsgemeinde annuelle, qui attiré quelque huit mille citoyens.

Le gouvernement suggérait de réduire le nombre de communes à 10. Mais la population a suivi le camp rose-vert et porté ce nombre à 3. Vu le résultat serré, il a tout de même fallut voter à trois reprises pour se départager…

Il n’existera donc à l’avenir plus que les communes de Glaris Nord, Glaris Sud et Glaris Centre dans ce petit canton de Suisse centrale. Ces communes compteront chacune entre 10’000 et 16’000 habitants.

Elles remplaceront les regroupements actuels de villages en communautés scolaires, bourgeoisies et localités. La nouvelle configuration est censée entrer en force début 2011.

Population en recul

A l’appui de sa proposition, le Glaronnais Kurt Reiflers avait rappelé que son canton est aujourd’hui déjà séparé en trois régions. Il s’agissait donc de traduire sur le plan administratif et politique une situation de fait.

Grâce à ce processus de fusion, le canton de Glaris entend renforcer sa compétitivité. Le nombre d’habitants a fortement reculé ces dernières années et les petites communes doivent faire face à d’importants problèmes financiers.

Un nouveau Landammann

Lors de la même Landsgemeinde, les citoyens ont aussi élu pour deux ans leur nouveau Landammann – autrement dit, le président du gouvernement cantonal.

Ce nouveau chef de l’exécutif est Robert Marti, membre de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure).

Dans la foulée, les citoyens ont rejeté à une forte majorité une proposition qui visait à réduire à 170’000 francs le salaire maximal des membres du gouvernement cantonal. Ces derniers touchent actuellement 185’000.

Le «PACS» entériné

C’est sans discussion que l’assemblée a aussi approuvé un concordat intercantonal sur les loteries et la cantonalisation des services sociaux et de tutelle.

Autre point accepté par les Glaronnais: une modification de la législation cantonale, conformément à la loi fédérale sur le partenariat enregistré.

Approuvée par la population suisse en votation fédérale le 5 juin 2005, cette dernière permet aux homosexuels de se «pacser».

swissinfo et les agences

En bref

– La Landsgemeinde est une ancienne forme de démocratie directe où les électeurs se réunissent en plein air et votent à main levée.

– Introduite à Uri en 1231, elle n’existe plus au niveau cantonal qu’à Appenzell Rhodes Intérieures et à Glaris. Ailleurs, les citoyens s’expriment à travers les urnes.

– Elle a normalement lieu une fois par an, au printemps. C’est notamment l’occasion d’élire le gouvernement, les juges, les représentants à la chambre haute du Parlement fédéral.

– La Landsgemeinde est aussi le lieu des votations sur les sujets cantonaux. Le décompte des voix est approximatif. Il repose sur une estimation plutôt qu’un comptage.