Grippe aviaire: Berne étend ses mesures
A la suite de l'Union européenne, la Suisse a étendu vendredi à la Russie et au Kazakhstan l'interdiction d'importer des oiseaux et des produits avicoles.
Par ailleurs, Berne va acquérir 100’000 doses de vaccins en vue d’une éventuelle augmentation de la grippe aviaire chez l’être humain.
La semaine dernière, des représentants russes et kazakhs ont signalé la découverte de cas de grippe aviaire dans plusieurs régions et ces deux pays se sont donc ajoutés à la liste des 11 autres pays figurant sur la liste.
Mardi encore, après avoir réuni un groupe d’une quinzaine d’experts, l’Office vétérinaire fédéral (OVF) avait décidé de ne pas bannir les importations de volaille de Russie et du Kazakhstan.
Finalement, l’OVF a changé d’avis vendredi et décidé de suivre l’Union européenne. Mais il n’y a pas de quoi paniquer: la mesure est purement formelle, précise l’Office, car la Suisse n’importe pas de produits russes ou kazakhs susceptibles d’introduire l’agent pathogène à l’intérieur du territoire. C’est ce qu’explique le communiqué de l’OVF, qui précise que le risque est donc faible.
Mais il s’agit surtout de mettre en garde les voyageurs qui voudraient importer frauduleusement les produits incriminés comme les oeufs, la viande ou des plumes non traitées, ainsi que les oiseaux eux-mêmes issus des désormais treize pays frappés par l’interdiction d’importer.
Les oiseaux migrateurs
L’autre risque, lui aussi minime selon les experts, est lié à la migration de deux espèces de canards plongeurs, les fuligules morillons et milouins qui se trouvent actuellement en Sibérie, région touchée par le virus de la grippe aviaire. Ils arriveront en Suisse à l’automne pour y passer l’hiver, explique Cathy Maret, porte-parole de l’OVF.
Les experts n’ont pas trop de crainte parce qu’il est peu probable qu’un oiseau malade puisse arriver jusqu’en Suisse. Mais aussi parce que les structures d’élevage de la volaille en Suisse réduisent fortement les risques de contact avec les oiseaux migrateurs.
L’introduction du virus de la grippe aviaire en Suisse ne peut cependant être totalement exclue. Pour l’OVF, la meilleure prévention dans un tel cas est la vigilance des aviculteurs. Ils sont ainsi appelés à observer scrupuleusement les mesures d’hygiène habituelles et à contacter rapidement un vétérinaire s’ils soupçonnent la présence de la peste aviaire dans leur exploitation.
Achat de vaccins
Berne se prépare en outre à faire face à une pandémie, improbable pusiqu’il est très rare que le virus ait été transmis de la volaille à l’humain. Mais on ne sait jamais et la Suisse a décidé d’acquérir quelque 100’000 doses de vaccins.
Il s’agit de constituer une réserve de sécurité en cas d’augmentation de la grippe aviaire chez l’être humain, selon le communiqué de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Un appel d’offres a été lancé, précise l’OFSP. Si le virus asiatique devait devenir capable de se transmettre facilement de personne à personne, l’utilisation de cette réserve de vaccins combinée à la réserve de médicaments antiviraux permettront de protéger les personnes particulièrement exposées.
Mardi dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué mener des discussions avec le groupe pharmaceutique suisse Roche en vue de la constitution de stocks de Tamiflu, un médicament anti-grippal.
Selon Lee Jong-Woo, directeur général de l’OMS, l’objectif serait de réunir au moins un million de doses. Actuellement, l’organisation basée à Genève n’en a que 125’000 à disposition.
swissinfo et les agences
Les 13 pays frappés par l’interdiction d’importer sont la Thaïlande, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, le Vietnam, la Corée du Nord, le Pakistan, la Malaisie, la Chine, la Russie et le Kazakhstan.
Les importations sont aussi suspendues en provenance d’Afrique du Sud et du Canada, mais à cause d’une autre souche de virus.
– La souche H5N1 de la grippe aviaire a causé la mort d’au moins 50 personnes dans le Sud-Est asiatique infectées par contact avec des oiseaux malades.
– Des épisodes ont été découverts récemment en Russie et au Kazakhstan, mais il reste à confirmer que le type H5N1 est bien impliqué.
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