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Jean-Noël Rey plaide la bonne foi

Jean-Noël Rey risque au maximum une année de prison avec sursis. Keystone

Le procès de l’ancien directeur général de la Poste s’est ouvert jeudi devant la justice bernoise. Il est accusé d’avoir accordé un prêt de 100 000 francs sans garanties suffisantes.

Il est 8h30. Jean-Noël Rey arrive dans la petite salle du tribunal de district de Berne-Laupen. A 54 ans, le Valaisan comparaît pour la première fois devant la justice. Parmi le public: Otto Stich. L’ancien conseiller fédéral se dit étonné de voir son collègue de parti devant un tribunal et regrette l’acharnement de la justice contre lui.

Le procès porte sur un prêt accordé par la Poste à un avocat bernois, Walo Ilg, en 1994. Cette somme devait servir de garantie pour créer une filiale de la Poste, Mondial-Transport SA. La filiale a vu le jour. Mais l’avocat, relevé de ses fonctions, n’a remboursé qu’une partie de la somme qu’il a utilisée à des fins personnelles. Il manque toujours 43 000 francs.

On reproche à Jean-Noël Rey d’avoir versé ces 100 000 francs à l’avocat, qu’il connaissait depuis longtemps, sans garanties suffisantes. Et alors que Walo Ilg avait des problèmes financiers. «Je ne savais rien de particulier sur sa situation financière», se défend l’ancien directeur général de la Poste. Avant de préciser qu’il s’agissait bien d’une garantie et non d’un prêt personnel.

Jean-Noël Rey ajoute que l’avocat bernois n’était pas un ami proche. «Il faisait partie de mon cercle de connaissances. Je l’ai connu au travers de relations syndicales dans les années 70.» Si Jean-Noël Rey s’adresse à Walo Ilg au moment de créer la filiale, c’est notamment «pour ses compétences juridiques».

C’est plus tard seulement que l’ex-directeur de la Poste découvre «par hasard» que l’avocat bernois a des difficultés financières. «Mon souci, c’était que l’argent serve vraiment à l’entreprise; qu’il soit utilisé au cas où les risques se réalisaient».

Si c’était à refaire? «Bien sûr, on est toujours plus intelligent après, lance Jean-Noël Rey. Mais dans les mêmes conditions, les mêmes circonstances, confronté au même problème, je referais pareil. Je n’avais aucune raison de me méfier de M.Ilg».

Aujourd’hui, Jean-Noël Rey n’a pas de remords. «Je n’ai pas de raison, dit-il. J’avais confiance en mes collègues et notamment en M. Sutterlüti.» Membre de l’ancienne direction, Peter Sutterlüti est lui aussi sur le banc des accusés. Les mêmes charges sont retenues contre lui.

Le procès se poursuit vendredi. Le verdict est attendu lundi. Jean-Noël Rey, qui a démissionné de son poste à fin juin 1998, risque au maximum une année de prison avec sursis.

Alexandra Richard

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