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L’équipe de Suisse met le cap sur l’Afrique du Sud

Keystone

L'équipe de Suisse de football affronte mercredi à Bâle l'Italie, championne du monde en titre. Ce match amical sera un test important avant les rendez-vous décisifs de cet automne en vue de la qualification pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud.

Le match de ce mercredi 11 août 2009 à Bâle revêtira un caractère particulier pour Ottmar Hitzfeld. Non seulement parce que l’équipe de Suisse se mesurera à l’Italie, championne du monde en titre – «un défi fantastique et un grand moment dans la carrière de chaque joueur» – mais aussi parce que le sélectionneur national dirigera son équipe pratiquement à domicile, dans la ville où il a effectué ses premiers pas de footballeur professionnel.

La demeure d’Ottmar Hitzfeld est en effet située à quelques encablures de la frontière suisse, dans la bourgade allemande de Lörrach. Un endroit qu’il n’a jamais pu se résoudre à quitter, malgré une longue carrière – en tant que joueur puis entraîneur – qui l’a fait voyager aux quatre coins de l’Allemagne et de la Suisse.

«Effectivement, ce sera un match un peu spécial pour moi. J’habite à seulement 12 minutes en voiture du stade, j’entretiens un lien particulier avec cette ville. Et je ne pourrai jamais oublier que ma carrière de joueur a débuté à Bâle», confie Ottmar Hitzfeld.

Un match très engagé

Mais à la veille d’un match, même amical, pas question pour le coach national de s’attarder trop longtemps sur des souvenirs déjà largement ressassés dans une biographie publiée par le pasteur argovien Joseph Hochstrasser, un ami de longue date.

«C’est important que nous livrions une performance convaincante face à l’Italie. Ce match amical doit nous permettre de nous mettre en confiance en vue de la rencontre décisive face à la Grèce début septembre. Après leur échec en Coupe des Confédérations, les Italiens ont besoin d’obtenir un bon résultat et je m’attends donc à un match très engagé physiquement.»

Pour cette rencontre, qui se jouera certainement devant un public partagé, la diaspora italienne étant très importante en Suisse, Ottmar Hitzfeld pourra compter sur un effectif quasiment au complet. Seuls Valon Behrami et Johann Djourou, blessés, manquent à l’appel.

Des expatriés de retour

Depuis son intronisation à la tête de l’équipe de Suisse il y a une année, le charismatique Ottmar Hitzfeld est resté fidèle à son credo: «chaque joueur a une chance d’être sélectionné, pourvu qu’il joue régulièrement en club».

Plus question de se priver de joueurs pour des questions d’incompatibilité de caractère ou de bisbilles internes, comme ce fut parfois le cas sous l’ère Köbi Kuhn, le prédécesseur d’Ottmar Hitzfeld. S’ils entendent faire partie du voyage en Afrique du Sud, les prétendants doivent donc absolument disposer d’un temps de jeu maximal en championnat.

Dans cette optique, plusieurs expatriés ont décidé de revenir en Suisse cet été. Johan Vonlanthen, indésirable à Salzbourg, a rejoint le FC Zurich, champion de Suisse en titre. Tout comme Xavier Margairaz, qui se remet d’une grave blessure au genou et dont le séjour de deux ans au sein du club espagnol d’Osasuna, n’a pas été couronné de succès. Mais il devra encore patienter avant de retrouver l’équipe nationale.

Blaise Nkufo numéro un

Alex Frei, meilleur buteur de l’histoire avec la sélection nationale, est revenu dans son club formateur, le FC Bâle, après sept saisons passées à l’étranger, à Rennes (2003-2006) puis Dortmund (2006-2009). A la suite d’une saison très enrichissante financièrement, moins sportivement, dans le peu prestigieux championnat du Qatar, Hakan Yakin est également rentré au bercail, où il s’est engagé avec le FC Lucerne.

Blaise Nkufo, principal bénéficiaire de la nouvelle philosophie appliquée par Ottmar Hitzfeld, puisqu’il est passé de persona non grata à numéro un à la pointe de l’attaque suisse, pose un regard positif sur ces retours au pays: «Je ne peux pas me prononcer sur leurs motivations profondes. Mais ça démontre une envie de chaque joueur de faire partie de la sélection. L’entraîneur a toujours tracé une ligne claire, chacun sait à quoi s’en tenir», explique-t-il à swissinfo.ch.

Mais ces retours ne sont-ils pas un aveu d’échec pour des joueurs qui avaient pour objectif de s’imposer dans des championnats plus relevés? Ottmar Hitzfeld ne le pense pas: «Peu importe le championnat, pourvu que les joueurs puissent être titulaires et convaincants avec leur équipe. En changeant de club, certains ont ainsi pu revenir dans le cadre national».

Changements à l’étranger

Eren Derdiyok a quant à lui emprunté le chemin inverse, quittant le FC Bâle pour tenter sa chance au Bayer Leverkusen. Le jeune attaquant a d’emblée trouvé ses marques en Bundesliga, puisqu’il a inscrit un but dès le premier match de championnat.

D’autres ont changé de championnat ou de club avec la même idée fixe: disposer de plus de temps de jeu et ainsi retrouver les faveurs d’Ottmar Hitzfeld. C’est le cas de Philippe Senderos, qui est parti du Milan AC, où la concurrence était trop relevée, et qui devrait finaliser sous peu un contrat avec le club anglais d’Everton.

Dans la même situation, Gelson Fernandes a quitté Manchester City pour Saint-Etienne. Pirmin Schwegler, lui, a été transféré récemment de Leverkusen à Francfort.

La Grèce avant l’Afrique du Sud

Tous ces changements indiquent une réelle motivation de la part des joueurs de faire partie de l’aventure sud-africaine en juin 2010. Mais avant de tirer des plans sur la comète, l’équipe de Suisse doit encore assurer sa qualification.

Après un début de campagne catastrophique, marquée par une défaite mortifiante face aux amateurs du Luxembourg, la sélection nationale est ressortie de l’ornière en alignant quatre victoires d’affilée. Et dans un peu plus de trois semaines, se jouera une grande partie du destin de la sélection d’Ottmar Hitzfeld.

Une victoire face à la Grèce, qui occupe la première place du groupe à égalité de points, permettrait aux Suisses de prendre une sérieuse option sur la qualification. Il restera ensuite trois matches – Lettonie, Luxembourg, Israël – afin de décrocher le précieux ticket pour l’Afrique du Sud.

Samuel Jaberg, Bâle, swissinfo.ch

57e duel. Mercredi soir à 20h45 au Stade Saint-Jacques de Bâle, l’équipe de Suisse de football affronte en match amical l’Italie, championne du monde en titre. Depuis 1912, les deux formations se sont rencontrées à 56 reprises, pour un bilan largement favorable aux Transalpins (38 victoires, 10 matches nul, 8 défaites).

Campagne de 1994. La dernière victoire de la Suisse sur l’Italie date du printemps 1993. Grâce à un but de Marc Hottiger, la sélection nationale alors dirigée par Roy Hodgson avait fait un grand pas vers la qualification pour le Mondial de 1994 aux Etats-Unis. Durant la même campagne qualificative, la Suisse était allée décroché le nul (2-2) à Cagliari.

Genève. Le dernier match entre les deux équipes remonte au 31 mai 2006. Les deux formations s’étaient quittées sur un score nul (1-1) au Stade de Genève.

Diaspora. A l’heure actuelle, 315’000 Italiens vivent en Suisse, sans compter les naturalisés. Les immigrés italiens ont commencé à afflué en Suisse dès 1870 pour travailler dans le tunnel du Gothard. La plus grande vague d’immigration a eu lieu dans les années 1960.

Suisse: Benaglio; P.Degen, Senderos, Grichting, Magnin; M.Padalino, Inler, Huggel, Barnetta; Frei, Nkufo.

Italie: Buffon; Zambrotta, Cannavaro, Chielini, Criscito;
Camoranesi, Palombo, Pirlo, Marchisio; Gilardino, Rossi.

Arbitre: Kircher/GER

Parc St-Jacques:
31’000 billets avaient été vendus à 24h de la rencontre.

Grèce. Actuellement 2e de son groupe qualificatif, à égalité de points avec la Grèce, la Suisse doit terminer première si elle entend se qualifier directement pour le Mondial de 2010 en Afrique du Sud. La confrontation face à la Grèce, le 5 septembre prochain à Bâle, pourrait s’avérer décisive.

Barrages. La sélection nationale disputera encore trois autres rencontres cet automne, face à la Lettonie, au Luxembourg et à Israël. En terminant 2e, la Suisse peut encore prétendre à la qualification, mais il faudra pour cela passer par des matches de barrage.

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