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L’acte fatal d’Erhard Loretan

Erhard Loretan, l'alpiniste qui a vaincu 14 sommets himalayens. loretan.com

L'alpiniste fribourgeois a provoqué la mort de son bébé de 7 mois le 23 décembre en le secouant pour le faire taire. Il est inculpé d'homicide par négligence.

Erhard Loretan avait la charge de son enfant unique le dimanche précédant Noël. Selon ses propres déclarations à la police, l’alpiniste aurait perdu patience en fin d’après-midi, excédé par les pleurs prolongés de son bébé. Il l’a alors secoué «quelques secondes» pour le faire taire.

Le père a remis l’enfant, soudain silencieux, au lit. C’est seulement ensuite qu’il s’est rendu compte qu’il y avait un problème. Il a aussitôt avisé les services d’urgence.

Lorsque le bébé est arrivé au Kinderspital de Berne, en hélicoptère, il se trouvait dans un état critique. Il est décédé peu après de ses blessures.

Une deuxième autopsie

Le personnel médical a diagnostiqué des lésions cérébrales. L’hôpital a averti la police, selon la procédure habituelle. Et demandé l’ouverture d’une enquête. Une première autopsie a été menée les 26 et 27 décembre, a précisé jeudi le juge d’instruction fribourgeois, Jean-Luc Mooser.

Les premiers résultats confirment le récit d’Erhard Loretan, selon le juge. Il faudra cependant attendre la fin de l’autopsie approfondie des lésions cérébrales, qui prendra six à huit semaines, avant d’exclure l’éventualité d’un crime intentionnel, a-t-il ajouté.

Peine encourue

Erhard Loretan risque une peine allant de l’amende à l’emprisonnement. Le juge Mooser a cependant précisé que les tribunaux atténuaient généralement la peine, lorsque les parents étaient les auteurs de l’infanticide. «Le père est déjà directement touché par les conséquences de son geste», a-t-il expliqué.

Tout porte à croire qu’Erhard Loretan ignorait que secouer un bébé pouvait entraîner des lésions irréversibles à son cerveau. Le juge a ajouté que les parents ne savaient souvent pas qu’un tel traitement pouvait entraîner la mort des enfants en bas âge.

«Il faut faire de la prévention»

L’alpiniste a donné son accord au juge d’instruction pour la communication de son identité à la presse. «Il faut absolument faire de la prévention sur les risques du ‘babyshake’, a-t-il déclaré à la police et à la presse. Les médecins m’ont expliqué les dangers de mon geste. Si j’en avais été conscient avant, je n’aurais jamais agi ainsi.»

swissinfo avec les agences

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