L’ONU appelle la Suisse à la rescousse
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté mardi une résolution exigeant qu'Israël démantèle «la barrière de sécurité» actuellement en construction en Cisjordanie.
La Suisse s’est vu confié la tâche, en tant que dépositaire des Conventions de Genève, de mener des consultations au sujet du mur de séparation.
L’ONU invite la Suisse à présenté le résultat de ses consultations devant l’Assemblée. Le mandat confié à la Suisse inclu la possibilité de réunir une conférence des Etats parties à la 4ème Convention de Genève (protection des personnes civiles en temps de guerre).
Dans une «explication de vote» devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, la Suisse s’est dite prête en tant que dépositaire des Conventions de Genève à remplir cette tâche.
Berne avait déjà réagi positivement dimanche à un appel de la Ligue arabe contenu dans le projet de résolution.
«La Suisse fera de son mieux avec la difficile tâche qui lui a été confiée, avec humilité, réalisme et engagement», a déclaré Jenö Staehlin, l’ambassadeur de Suisse aux Nations unies.
Sur les ondes de la Radio suisse romande, l’ambassadeur a précisé que la tenue d’une conférence n’était pas une obligation. «Notre mandat est de voir à quel point nous pourrions améliorer le respect du droit international humanitaire dans le conflit israélo-palestinien », a souligné Jenö Stahelin.
Avant d’ajouter : «Nous allons consulter toutes les parties, y compris Israël, sur la meilleure manière de procéder. »
Une portée uniquement symbolique
«Israël ne démantèlera pas pour autant sa barrière de sécurité», a expliqué pour sa part à l’ats un autre diplomate suisse à l’ONU. Berne n’est par ailleurs «qu’invité» à faire des pas supplémentaires par le texte de résolution et n’est donc pas liée par des contraintes de temps.
Il faut dire que le vote de 150 pays, dont celui de la Suisse, constitue un désaveu de portée symbolique à Israël.
Car, les résolutions de l’Assemblée générale, composée de 191 pays, n’ont pas de caractère contraignant et le Premier ministre israélien Ariel Sharon a d’ores et déjà laissé entendre qu’il n’en tiendrait pas compte.
La résolution, présentée par un groupe de pays majoritairement arabes ou musulmans, a été adoptée par 150 voix contre 6 et 10 abstentions. Outre Israël, les Etats-Unis et l’Australie ont voté contre. L’Union européenne (UE) a voté unanimement en faveur du texte.
L’avis de la CIJ
Prenant acte de l’avis consultatif émis le 9 juillet par la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye qui avait déclaré illégale l’édification du «mur», la résolution «exige qu’Israël, puissance occupante, s’acquitte de ses obligations juridiques» telles que mentionnées dans l’avis consultatif.
Qualifiant la résolution de «partiale et totalement contre-productive», l’ambassadeur israélien à l’ONU, Dan Gillerman, a accusé ses promoteurs de détourner l’attention de la gravité du terrorisme en s’en prenant à une mesure destinée à lutter contre le terrorisme.
Pour sa part, le représentant palestinien, Nasser al-Kidwa, s’est réjoui des «résultats magnifiques obtenus aujourd’hui dans le soutien à la loi internationale et dans la promotion de la paix et de la réconciliation au Proche-Orient».
Les Palestiniens ont indiqué que si Israël n’appliquait pas l’avis de la CIJ et la résolution de l’ONU, ils s’efforceraient d’obtenir une autre résolution, légalement contraignante cette fois, au risque de se heurter au veto des Etats-Unis.
swissinfo avec les agences
L’Assemblée générale de l’ONU demande à Israël de se conformer à l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) et de démolir le mur en construction en Cisjordanie.
L’ONU demande également, conformément à l’avis de la CIJ, que des réparations soient payées aux Palestiniens qui ont subi des dommages du fait de sa construction.
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