L’organisation de Mondiaux, une spécialité suisse
Après Saint-Moritz aux Grisons, Zurich en Suisse alémanique puis Avenches et Sierre en Suisse romande, c’est au tour de Lugano et du Tessin d’organiser «leurs» Championnats du monde.
Et cette fois, c’est le mountain bike qui est à l’honneur.
L’organisation de Championnats du monde semble devenir une spécialité helvétique. Ceux de VTT qui se déroulent actuellement dans la région de Lugano et de Monte Tamaro (voir encadré) ne sont en effet que les derniers d’une longue série qui a eu lieu cette année en Suisse.
Inaugurée en fanfare par les Mondiaux de ski à Saint-Moritz – la plus grande manifestation jamais organisée sur sol helvétique en attendant l’Eurofoot 2008 – la Suisse a mis sur pied en 2003 cinq rendez-vous mondiaux. Et ce, dans les quatre régions linguistiques.
Des disciplines en voie de développement
Mise à part la grand messe du Cirque Blanc qui a acquis ses lettres de noblesse depuis de nombreuses années, les quatre autres domaines de compétition (cross-country, course d’orientation, street hockey et moutain bike) sont avant tout des disciplines en voie de développement.
«Ce sont également des disciplines où les Suisses excellent», note Christophe Jaccoud, sociologue du sport au Centre international d’étude du sport de Neuchâtel.
Et lorsque des Fédérations internationales doivent choisir parmi plusieurs candidatures, elles privilégient les pays organisateurs qui possèdent de bons athlètes et où le sport est déjà populaire.
Une aide de la Confédération
«Les diverses régions de Suisse ont très bien compris l’intérêt économique, touristique et de l’image existant autour de l’organisation de grands rendez-vous sportifs et proposent leurs candidatures», ajoute Jean-Louis Chappelet.
Et le professeur de l’Institut des hautes études en administration publique (IDHEAP) de préciser: «Il ne faut pas oublier non plus qu’il existe une politique fédérale d’encouragement à l’organisation de manifestations sportives d’importance européenne et internationale».
La loi sur l’encouragement à la gymnastique et au sport prévoit en effet que la Confédération puisse offrir des garanties de déficit. Et, à chaque fois que l’Etat donne un franc de garantie, les villes et les communes concernées par les éventuelles candidatures doivent en donner deux.
Elaboré en l’an 2000, le concept pour la promotion du sport en Suisse abonde également dans le sens d’un soutien aux manifestations sportives d’envergure. A Berne, leurs demandes sont traitées dans un esprit positif.
Une histoire de coûts/bénéfice
Il faut dire que la Suisse possède une grande renommée sur le marché du sport international.
Trop petite à l’heure actuelle pour prétendre organiser la phase finale d’un Mondial de football ou briguer des Jeux olympiques, elle a peut-être trouvé sa voie avec la mise sur pied d’événements de moyenne et petite importance.
«Il ne faut pas croire que seules les grandes manifestations sont intéressantes pour ceux qui les organisent, conclut Jean-Louis Chappelet. Ce qui compte, c’est le coût-bénéfice et la différence entre les deux, pas l’investissement total.»
Le festival olympique de la jeunesse européenne – sorte de mini Jeux olympiques d’hiver pour les juniors – qui aura lieu en Valais en 2005 pourrait en être l’exemple parfait.
swissinfo, Mathias Froidevaux
Lugano accueille les Championnats du monde de VTT jusqu’au 7 septembre.
Saint- Moritz en février, Avenches en mars, Sierre en juin et Zurich en août avaient également organisé leurs Mondiaux.
– Durant cette année 2003, la Suisse a organisé cinq Championnats du monde.
– Les Mondiaux de ski de Saint-Moritz au mois de février étaient les plus importants avec un budget total de près de 80 millions de francs suisses.
– Cumulés, les budgets des quatre autres manifestations avoisinent les 7 millions de francs suisses.
– Le cross-country, la course d’orientation, le mountain bike et le street-hockey restent des sports en voie de développement.
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